Condamner la vie comme un mal et nier ses plus
Condamner la vie comme un mal et nier ses plus haute possibilités d'épanouissement avant d'avoir pénétré jusqu'à la compréhension du tout, avant d'avoir réalisé les plus hautes capacités de la conscience et atteint l'état d'illumination, fleur et accomplissement de toute existence, est non seulement présomptueux mais encore insensé. C'est le comportement d'un homme qui déclare immangeable et qui rejette un fruit vert, au lieu de le laisser mûrir.
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Tant que nous voyons la vie seulement du point de vue limité de notre ordinaire conscience humaine, elle semble n'avoir aucun sens. Tandis que si nous pouvions avoir l'image complète de l'Univers, tel qu'il se reflète dans l'esprit d'un Illuminé, nous découvririons sa signification. Et celle-ci, ou ce que nous pourrions appeler la Suprême Réalité, est ancrée dans le fait de la conscience elle-même et non n'importe où en dehors de nous même.
Et cette signification ne serait probablement plus exprimable en mots humains, sauf en symboles qui ne peuvent être expliqués et que Bouddha refusa de définir, soulignant que nous devions nous-même en faire l'expérience. Le sens de notre vie présente et de l'univers qu'elle nous révèle gît dans le fait de conscience lui-même et nulle part hors de nous-même.
(Les fondements de la mystique tibétaine)