Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Les 2 infinis
24 juillet 2013

Après l'extase, la lessive

Il est dit dans le zen que l'ensemble du ciel et de la lune se reflète dans une goutte de rosée sur un brin d'herbe. Chaque petite chose, chaque instant contribue à l'ensemble et le reflète. Border un enfant dans son lit, payer ses factures, écouter un associé, payer le pompiste à la station d'essence, écrire une lettre ou taper un mémoire, se réunir autour d'un repas, planifier un travail, arroser le jardin - chaque chose devient l'incarnation du coeur éveillé. Il est incroyable que nous puissions oublier cette vérité.

(...)

Une vieux rabbin pratiquant l'hassidisme demandait à ses élèves comment ils arrivaient à déterminer la fin de la nuit et le début du jour, moment unique consacré à certaines prières sacrées. "Est-ce lorsque voyant un animal au loin on peut dire s'il s'agit d'un mouton ou d'un chien ?", proposa un étudiant. "Non", répondit le rabbin. "Est-ce quand on peut voir clairement les lignes de sa main ?" "Est-ce en regardant un arbre au loin qu'on peut déterminer s'il s'agit d'un figuier ou d'un poirier ?" "Non !" répondit le rabbin à chaque fois. "Alors à quel moment ?" demandèrent les élèves. "C'est lorsque vous pouvez regarder le visage d'un homme ou d'une femme quel qu'il soit et voir qu'il est votre frère ou qu'elle est votre soeur. Avant cet instant, il fait encore nuit."

Jack Kornfield : "Après l'extase, la lessive"

zenfrog

Publicité
Publicité
19 juillet 2013

Un océan cosmique

C'est lors de ma rencontre avec ce que l'on nomme la mort que j'ai pu voir ce qu'enseignent tous les sages de l'humanité depuis des temps immémoriaux : derrière les apparences de l'univers se trouve la réalité d'une Conscience unique et éternelle.
En proie à une très forte fièvre et à des douleurs insupportables dues à une méningite, j'ai compris que mon corps ne supporterait pas longtemps cette secousse et accepté sans angoisse sa perte. Ma conscience s'est détachée de cette forme souffrante et j'ai pu accueillir calmement, sans peur, la mort qui venait. A l'instant où je lâchais prise, l'esprit abandonné, les sens rentrés, je fus immédiatement aspirée dans un flux puissant d'énergie.
Silence. Il n'y avait plus aucune pensée, plus aucune sensation du corps, plus personne pour souffrir, comme si la densité du silence avait tout englouti. Restait une conscience, totalement lucide, grand-ouverte, sans limite, se sachant embrasser l'espace entier de l'univers tout en le laissant indistinct. Elle percevait tout, avec acuité et douceur. Elle se réalisait être la vie même, immobile et éternellement jaillissante.
La lumière qui s'était dévoilée, englobant toute l'immensité et rendant l'espace perceptible de tous les « côtés » à la fois, était intense, éclatante sans être aveuglante, et permettait à la conscience de se reconnaître telle qu'en elle-même. Sensation de paix, de plénitude et de liberté, hors du temps.
Le déploiement de la lumière n'était pas extérieur, n'occupait pas un monde objectif qui aurait été environnant. La lumière était perçue comme étant la substance même de la conscience. C'était bien une réalité non duelle qui était expérimentée, les perceptions reflétées dans ce champ lumineux étant l'expression même de l'expansion à l'infini de la conscience.
L'intelligence consubstantielle à cette énergie lumineuse communiqua immédiatement, sans ambiguïté. Il n'y a pas de vie sans communication incessante… Tout était clair. La connaissance était directe, absolue et instantanée. J'étais investie de perceptions extraordinaires qui me dotaient d‘une compréhension profonde et subtile de la vie. Je compris la signification de l'univers, perçu comme un ensemble cohérent, un tout harmonieux qui me donna la certitude d'appartenir à une unité cosmique ayant un sens. Le « je » employé ici par commodité n'est pas celui de l'être existentiel qui avait alors disparu, mais qui cependant, par la grâce, peut dire maintenant ce qui fut révélé.
Un amour indescriptible, absolu, m'enveloppait et me traversait. Toutefois, il n'y avait personne qui aimait et « je » n'avais personne à aimer. Il y avait seulement l'Amour, sans restriction, sans intention, nature même de cette énergie intelligente, vibration de la Conscience suprême rayonnante. Cette énergie cosmique impersonnelle soutient et pénètre toute chose. Elle constitue l'essence de chaque être vivant, animal compris. Tout est saturé de cette énergie, que nous en ayons conscience ou non.
Ce que l'expérience de vie après notre mort physique nous enseigne est que notre tâche, ici, sur cette terre, est de nous relier à cet Amour, de placer notre conscience dans cette perception de présence continue, de non-séparation avec cette énergie qui traverse toute chose. Dès que nous ressentons intensément cette énergie couler à travers nous comme à travers tout être, il n'y a plus alors de distinction bon/mauvais, de séparation moi/l'autre. Tout est identique en essence. Rien ne nous différencie jamais, si ce n'est notre esprit habitué à distinguer les innombrables formes de l'existence.
Nous pouvons réaliser ceci sans attendre notre mort physique. Touchés par cette vérité qui ne pourra jamais être atteinte par la pensée, mais par un vécu profond de ce que la vie nous propose, nous nous libérons ainsi de la confusion et des oppositions produites par l'esprit. La conscience, capable désormais d'intégrer toute la réalité de façon harmonieuse, sans entrave, demeure liée à la Conscience suprême, au cœur même de l'existence quotidienne. C'est avec cette communion constante que le monde est alors regardé.
Une fois que tout notre être a été imprégné de l'universalité de la conscience, il ne nous est plus possible de rester dans une perspective duelle. Vaquant désormais à nos occupations habituelles sur un fond de sérénité et de silence intérieur, nous nous sentons légers, détendus, en harmonie avec notre centre profond, sans besoin de nous rattacher au sentiment d'un moi sans véritable réalité. Nous prêtons moins d'attention aux pensées, aux sentiments, aux émotions qui désormais viennent et disparaissent sans laisser de traces. Nos attachements, nos désirs, nos attentes s'effacent peu à peu et tout naturellement…
Dans cet état si proche de la mort que j'ai connu, il n'est plus possible de s'identifier à notre corps, à notre rôle social, notre culture, notre religion, nos actes, nos passions, nos divertissements, notre sexe, notre tempérament, notre personnage sur la scène du monde, tout ce catalogue que nous prenons pour notre identité personnelle. Ce qui demeure, la conscience, ne dépend pas de ce moi empirique. Or, nous assimilons habituellement notre conscience à l'univers objectif qui l'occupe et nous la réduisons à tous les éléments dont nous voyons les effets sur notre personnalité et sur notre existence. La conscience ordinaire se résume à être conscient de quelque chose. L'absence d'objet est même considérée comme une « perte de conscience ».
Tous les êtres humains possèdent une conscience d'eux-mêmes et de leur environnement, mais peu arrivent à discerner clairement la pure conscience, originelle, vide, d'avec la conscience du corps, des pensées et des objets. Ordinairement, ces expressions de la vie sont confondues avec leur source. L'identification, non plus avec le corps et les pensées, mais avec la conscience dans la lumière de laquelle tout est manifesté, est la réalisation de la véritable Réalité.

Pendant toute cette « expérience » de mort physique, ma conscience était silencieuse et inactive sur le plan phénoménal et cependant bien présente. Toute objectivation était absente, laissant la lumière se déployer dans ce vide. C'était une conscience pure, consciente d'elle-même. Celle-ci ne se projette pas dans le temps, ni dans l'action; elle n'est pas oublieuse d'elle-même par l'identification aux objets, comme peut l'être notre conscience ordinaire impliquée dans un corps, étouffée par l'existence quotidienne.
Ce que nous sommes réellement, par-delà toute mort et toute naissance, est vide d'objet, seulement conscience-de-soi. La conscience originelle ne peut se déployer que dans ce vide où sujet et objet sont absents, où l'esprit est suspendu et la durée non projetée.
La mort est l'occasion de réaliser notre vraie nature, cette ouverture sans intention, où la conscience est laissée à elle-même. La Vie réside dans cette conscience, jamais née, jamais morte, se tenant en elle-même, déployant à l'infini la lumière significatrice d'Amour.
Je Suis conscience, c'est là ma véritable identité, éternelle.

Nicole Montineri - Revue 3e Millénaire 2011
vu sur laconscience-espace.com

18 juillet 2013

RÉACTION EN CHAÎNE

L'existence est immensément heureuse quand quelqu'un s'illumine, car l'illumination d'une personne, c'est véritablement le déclencheur de l'illumination de beaucoup d'autres. Cela peut de venir une longue chaîne qui peut se poursuivre pendant des siècles. Par exemple, ce qui a été déclenché par l'illumination de Gautama le Bouddha déclenche encore l'illumination de certaines gens. Vingt-cinq siècles sont passés, mais la chaîne a continué, il s'agit d'une réaction en chaîne.
Quand des millions de cœurs commencent à fleurir, cela devient une réaction en chaîne. Tout comme une bougie allumée peut en allumer des milliers d'autres - il suffit d'approcher suffisamment les autres bougies, et soudain, la flamme saute sur la bougie qui n'était pas allumée. La bougie allumée ne perd rien, et celle qui ne l'était pas gagne tout...
Cela vous réveille, et alors vous devenez conscient que c'est si simple et vous pouvez tirer les autres de leur sommeil. C'est vraiment simple.

Osho
17 juillet 2013

...

bali_zen

Si nous progressons, le monde progressera.
Tels que nous sommes, ainsi est le monde.

Sans comprendre le Soi, à quoi bon comprendre le monde.
Sans la connaissance de l'Etre, la connaissance du monde est sans intérêt.
Plongez en vous-même et trouvez le trésor caché là.

Ouvrez votre cœur et voyez le monde à travers les yeux du véritable Soi.

Ramana Maharshi

16 juillet 2013

Présent !

Lorsque vous vous sentez inquiets, pris par l'inquiétude, que faire ? Que faites-vous d'habitude lorsque l'inquiétude est là ? Vous essayez de la résoudre. Vous essayez des alternatives et vous vous y enfoncez de plus en plus. Vous créerez un plus grand désordre parce que l'inquiétude ne peut pas être résolue par la pensée. Elle ne peut pas être dissoute par la pensée parce que la pensée elle-même est une sorte d'inquiétude.

Cette technique dit : ne faites rien avec l'inquiétude. Soyez simplement vigilant ! Je vais vous raconter une vieille anecdote à propos de Bokuju, un autre maître Zen.
Il vivait seul dans une grotte, mais pendant la journée ou même pendant la nuit, il disait et parfois fort : "Bokuju !" (son propre nom) et il disait ensuite: "oui, je suis ici." Et personne d'autre n'était là. Alors ses disciples avaient coutume de lui demander : "Pourquoi appelez-vous "Bokuju", votre propre nom et ensuite énoncez: "Oui, je suis ici ?"

Il dit : "Chaque fois que je me mets à penser, je dois me rappeler d'être vigilant et donc j'appelle mon propre nom: "Bokuju". Au moment où j'appelle "Bokuju" et que je dis : "Oui, je suis ici," la pensée, l'inquiétude disparaît."
Puis vers la fin de sa vie, pendant deux ou trois ans, il n'a jamais plus appelé : "Bokuju" et n'a jamais plus répondu : "Oui, je suis ici."
Les disciples ont demandé: "Maître, maintenant vous ne le faites plus jamais."
Alors il a dit : "Mais maintenant Bokuju est toujours là. Il est toujours là et il n'y a plus besoin. Avant j'avais l'habitude de le manquer. Parfois l'inquiétude me prenait, m'enveloppait complètement et Bokuju n'était pas là. Aussi, je devais me rappeler: "Bokuju" et l'inquiétude disparaissait."

Essayez avec votre nom. Lorsque vous sentez une angoisse, appelez simplement votre nom - ou n'importe quel autre nom, mais votre nom - et répondez-y ensuite, "Oui, je suis ici" et sentez la différence. L'inquiétude ne sera pas là.
Au moins pendant un petit moment, vous aurez une lueur au-delà du flou et cette lueur peut être approfondie.
Une fois que vous savez que si vous devenez alerte, l'inquiétude n'est plus là, elle disparaît ; vous êtes parvenu à une profonde connaissance de votre propre être et du mécanisme du travail intérieur.

Osho « The Book of Secrets »


Publicité
Publicité
8 juin 2013

...

La sagesse, c’est savoir que je ne suis rien.
L’amour, c’est savoir que je suis tout.
Entre les deux ma vie s’écoule.

Nisargadatta Maharaj

20 avril 2013

UN SCIENTIFIQUE EN REBELLION

rupert6

La voix posée, le regard clair et rieur, Rupert Sheldrake navigue avec aisance dans ses souvenirs. Le biologiste va sur ses soixante-dix ans, il en paraît quinze de moins et sa mémoire restitue les événements les plus lointains avec une précision toute scientifique, épicée d’humour britannique. Au premier étage de sa maison londonienne, les murs sont tapissés de livres : sciences, philosophie, religion, histoire… L’ambiance cosy du lieu et le flegme de notre hôte feraient presque oublier son statut d’« hérétique » récidiviste. Il le doit à des idées qu’il défend sans relâche depuis trente ans : la nature est vivante, consciente, l’homme en fait partie intégrante, et la science matérialiste se trompe sur la nature de son objet. En 1991, il écrivait : « Reconnaître que la nature est vivante exige une révolution dans la manière dont nous menons nos existences. Et il n’y a pas de temps à perdre. » Signe des temps, les premières copies de son dernier livre The Science Delusion (qu’on pourrait traduire par « la science aveuglée »), paru au début de l’année, se sont vendues en quatre jours.
Très jeune, il a lui-même découvert, puis entretenu, une « connexion consciente » avec la nature. L’un de ses premiers souvenirs marquants remonte à l’âge de 4-5 ans. ll se trouvait chez sa grand-mère, elle-même issue d’une famille de producteurs d’osier des environs de Newark-on-Trent. Tout près de la maison, il y avait une rangée de saules d’où pendaient des câbles rouillés. Il demanda à un oncle pourquoi ces arbres se trouvaient là : « Il m’expliqua que c’était autrefois une palissade faite de pieux qui avaient repris vie et étaient redevenus des saules. J’étais émerveillé. »
Cet émerveillement précoce se mue en passion. La propriété familiale de Newark est transformée en parc zoologique, où le jeune Sheldrake héberge, entre autres, des pigeons, un choucas, un chien, des tortues, des chenilles, un lapin et des poissons. Il est encouragé par son père, « un naturaliste à l’ancienne », chimiste, herboriste et fin connaisseur des plantes médicinales, premier inspirateur du futur biologiste. Il lui fait non seulement découvrir toutes sortes de plantes et d’animaux, mais aussi nombre de sites anciens et sacrés. S’il y a à la maison un laboratoire avec un microscope, le père Sheldrake est convaincu que « tout ne se réduit pas aux molécules ». Une leçon que son fils n’oubliera jamais. Pour Rupert Sheldrake, la nature c’est la vie, et la biologie une vocation qui coule de source. Dans la pratique, les choses ne sont pas si simples. A 17 ans, il termine ses études secondaires. Ayant quelques mois devant lui avant d’entrer à Cambridge, il trouve un emploi de technicien dans le laboratoire d’une entreprise pharmaceutique. Ce qu’il ne sait pas en acceptant le job, c’est qu’il s’agit d’un laboratoire de vivisection. « Chaque semaine, on voyait arriver des centaines de rats, de souris, six chats, parfois un chien. On pratiquait sur eux des expérimentations, on les empoisonnait, et c’était mon travail de tuer ceux qui survivaient aux tests. » Une tâche qu’il déteste : « Il y avait une énorme tension entre ce que je ressentais pour ces animaux et le fait de devoir les traiter comme des objets, à jeter une fois utilisés. » Il fait part de ses doutes à ses collègues, qui le rabrouent : « C’est pour le bien de l’humanité que nous faisons cela. Vous ne devriez pas vous attacher à ces animaux. L’émotion n’a pas sa place en science. »
Cette réponse n’apaise pas ses doutes, ses études à Cambridge non plus. Son diplôme de biochimie en poche, il obtient une bourse pour aller étudier la philosophie des sciences à Harvard durant un an. « J’essayais de comprendre pourquoi la science était ce qu’elle était. Si elle ne pouvait pas être différente, je n’étais pas sûr de vouloir continuer. » Mais il persévère en étudiant les plantes, avec un succès grandissant. Ses découvertes sur l’auxine, une hormone de croissance végétale, « font aujourd’hui partie intégrante du corpus de la biologie moléculaire ». Ses travaux sur la régénérescence des cellules sont publiés en 1974 dans Nature, la grande revue scientifique.
(...)
Mais une autre histoire est en train de s’écrire en marge de cette carrière brillante et conventionnelle. Car Rupert Sheldrake n’est pas un rat de laboratoire uniquement préoccupé par ses tubes à essai. Dès que l’occasion se présente, il explore de nouveaux horizons. En 1968, il passe un an à l’université de Malaya, en Malaisie. Il en profite pour aller en Inde, où il découvre « un monde totalement différent de tout ce que j’avais pu connaître jusqu’alors ». Il rencontre des yogis et des saints à Bénarès, la ville sacrée sur le Gange. Dans la foulée, il se rend au Sri Lanka où il visite des monastères bouddhistes.
Le vent de la contre-culture qui souffle au début des années 70 attise sa curiosité. De retour en Angleterre, il s’intéresse aux psychédéliques. Sa première balade sous LSD dans les jardins de Cambridge lui laisse un souvenir inoubliable. « J’ai vu les plantes d’une manière totalement nouvelle, des champs et des flux d’énergie dont je n’aurais pas en temps normal soupçonné l’existence. » Ne s’agit-il pas d’hallucinations sans signification ? « J’ai pensé que cela révélait quelque chose de réel sur la nature de la conscience et de l’esprit en général.» Amateur de philosophie, il se plonge dans les concepts hindouistes et pratique la méditation transcendantale à partir de 1971. « La conscience était bien plus vaste que tout ce que mon éducation scientifique m’en avait laissé entrevoir », conclut-il de cette période.
Décidément attiré par l’Inde, il accepte un poste dans un institut de recherche à Hyderabad, où il travaille à améliorer le rendement des cultures de pois. A la croisée entre Inde du Nord et du Sud, Hyderabad est un lieu d’histoires et de légendes. Plutôt que de s’installer dans une villa moderne, Sheldrake préfère louer l’aile vide d’un palais décati, propriété d’un rajah, situé en haut d’une colline. Les terrasses sont cassées, les fontaines sans eau tombent en ruine, mais la vue sur le lac est splendide. Cerise sur le gâteau, il déniche chez un loueur de piano du temps de la colonisation anglaise un instrument en état de marche. Chaque jour, les accords de Bach et de Scarlatti résonnent dans le palais, réveillant le souvenir d’anciennes splendeurs.
C’est dans cette ambiance inspirante que ses théories prennent peu à peu forme. Qu’est-ce que la mémoire ? Comment se transmet l’information dans une espèce ? Deux auteurs français catalysent sa réflexion : Marcel Proust dont il dévore la traduction anglaise d’A la recherche du temps perdu, et le philosophe Henri Bergson dont les ouvrages Matière et mémoire et L’évolution créatrice lui paraissent pénétrants, « en particulier son idée que la mémoire n’est pas stockée dans le cerveau mais qu’elle est transférée à travers le temps ». L’idée de la résonance morphique, centrale dans la pensée de Sheldrake, découle de ces lectures.
Nous sommes en 1978. Il est prêt à écrire son premier livre. Reste à trouver un coin tranquille. Le père Bede Griffiths lui offre l’hospitalité de son ashram bénédictin. Les prières, les repas, les chants et les méditations rythment le travail d’écriture. La pierre angulaire de la théorie est l’hypothèse du champ morphique. Le champ morphique, du grec morphé qui signifie « forme », est un champ d’information qui relie entre eux les membres d’une même communauté. « Qu’il s’agisse de poissons dans un banc ou d’une meute de loups, il y a un champ qui les relie. Quand ils se séparent, le champ s’étend à la manière d’un élastique et continue de les lier », explique Rupert Sheldrake. Ce champ d’information serait donc un « lieu » de connexion instantanée entre ses membres, quelle que soit la distance qui les sépare. Pour Sheldrake, « chaque espèce, y compris l’espèce humaine, a un champ. »
Dans le champ d’une même espèce, l’information est transmise par un mécanisme de « résonance morphique », qui suppose un passage d’information sans support matériel. Plusieurs phénomènes confortent cette hypothèse, par exemple les changements de comportements au sein d’une espèce dispersée sur plusieurs continents ou encore le vol de nuées d’oiseaux qui tous changent simultanément de direction. La théorie de Sheldrake conteste le rôle central de l’ADN, qui n’est que la matière première de la construction du vivant. Le plan des espèces, en perpétuelle évolution, est dans le champ. De génération en génération sont transmis des gènes, qui sont matériels, et des champs morphiques, non matériels, lieu d’une transaction continuelle entre héritage du passé et créativité.
(...)
Le livre intitulé A New science of Life paraît en 1981. Durant les trois premiers mois, il suscite de l’intérêt et fait l’objet de discussions sérieuses. Jusqu’à cet éditorial incendiaire publié en une de Nature : A book for burning (« un livre à brûler ») Le rédacteur en chef de la revue Sir John Maddox estime que « Sheldrake mérite d’être condamné dans les mêmes termes et pour les mêmes raisons qui poussèrent le pape à condamner Galilée : c’est de l’hérésie ».
Rupert Sheldrake savait que la publication de son livre représenterait « un pas irréversible ». Biologiste reconnu, à peine âgé de quarante ans, il aurait pu envisager une confortable carrière d’expert international, ou encore poursuivre ses travaux à Cambridge et briguer la direction d’un institut. Avec l’article de Nature, l’alternative s’impose radicalement : à moins de renoncer à ses idées, le biologiste sera excommunié.
En faisant l’hypothèse que l’esprit n’est pas contenu dans le cerveau et que la mémoire n’est pas stockée sous forme de traces matérielles, Sheldrake contredit deux dogmes de la science matérialiste, jamais prouvés mais implicites. Certains physiciens sont plus ouverts à ces thèses que les biologistes. Et pour cause : depuis plusieurs décennies, la physique quantique a détruit l’illusion d’une matière solide et inerte, existant indépendamment de son observateur. Quant à la théorie de la relativité, elle a définitivement changé l’approche du temps et de l’espace. En 1982, David Bohm, physicien réputé, dialogue avec Sheldrake sur les convergences entre la théorie des champs morphiques et ses propres conceptions du temps et de la conscience. Mais l’entrée officielle de la physique quantique en biologie n’aura lieu que trois décennies plus tard.
En attendant, « je suis devenu quelqu’un de dangereux à fréquenter » s’amuse Sheldrake. Il ne perd ni ses amis scientifiques, ni son poste à Cambridge. Mais la mise au ban est bien réelle. « Il fallait pas mal de courage pour m’inviter à donner une conférence, car il se trouvait toujours quelqu’un pour dire que ma venue allait discréditer l’institution. » Ses projets de recherche ne trouvent plus de financement. Il constate aussi une forme de schizophrénie chez des scientifiques intéressés par ses idées en privé, mais qui ne le soutiennent pas en public.
(...)
La controverse n’effraie pas Rupert Sheldrake. « Le soir au dîner, il n’aimait rien tant qu’un bon débat sur une théorie avec laquelle il était en désaccord », se souvient un anthropologue hébergé chez lui il y a quelques années. Loin de faire machine arrière, Sheldrake endosse le costume d’hérétique, et s’en fait une armure. Irréductible, l’enfant chéri de Cambridge et du prestigieux Clare College décide d’appuyer sur « les points d’acuponcture de la science ».
S’aventurant hors des champs morphiques, il s’intéresse à la télépathie chez l’homme et l’animal. Dans son livre Ces chiens qui attendent leur maître, paru en 2000, il relate ses études sur des animaux qui semblent pressentir le retour de leur propriétaire à plusieurs kilomètres de distance. Le livre, « qui correspond à l’expérience des gens », rencontre son public. Le biologiste s’intéresse également à la télépathie chez l’être humain, et met au point des expériences simples et peu coûteuses qui permettent d’appréhender le phénomène.
Pour la communauté scientifique, Sheldrake est définitivement perdu. Ce dernier défend son approche : « Pour le monde académique, la télépathie est un tabou et les sceptiques se font un devoir de jouer les sentinelles pour écarter toute découverte positive à ce sujet, expliquait-il lors d’une conférence. Mes recherches sur les animaux montrent que la télépathie est naturelle, et non pas surnaturelle. Mais les gens ont peur parce qu’ils pensent que si la télépathie existe, il faudra croire en Dieu et que le pape va débarquer par le prochain avion. »
Après le tsunami de décembre 2004, lorsqu’une équipe de recherche internationale se met en place pour étudier les moyens de prévenir de telles catastrophes, il suggère au représentant britannique de consacrer une petite part du budget – moins de 1 % – au comportement animal. Les médias internationaux ont en effet rapporté que des animaux de plusieurs espèces s’étaient mis à l’abri bien avant la déferlante. « Ils m’ont répondu que ce n’était pas de la science, mais du folklore. Leur programme visait à essayer de donner des avertissements en cas d’imminence de tsunami. « Et vous n’accordez aucune attention aux animaux qui donnent ce type d’avertissement, préférant vous concentrer sur des solutions technologiques onéreuses. » Pour moi, c’est de l’aveuglement, voire de la stupidité ! »
Dans son dernier livre, il réitère sa proposition d’étude des prémonitions animales. Quand Sheldrake pense qu’une idée est valable, il persiste. « Sinon, dit-il, je sais qu’il ne se passera rien. » Pour lui, l’enjeu va bien au-delà d’une controverse entre scientifiques. « Lorsque j’ai publié mon livre en 1981, le combat était alors essentiellement théorique. Mais je me suis vite rendu compte que la façon mécaniste de penser la nature était en train de s’étendre à l’ensemble du monde, et de créer la crise environnementale que nous affrontons aujourd’hui. » Penser le monde comme un organisme vivant, nous reconnecter aux expériences intuitives vécues en lien avec la nature, approfondir notre conception de l’humain... A ses yeux, ce type d’évolution pourrait être salutaire.

Selon lui, il est temps que la science s’affranchisse du matérialisme, une idéologie élaborée au cours des quatre derniers siècles, dont les présupposés, trop souvent présentés comme scientifiques, sont en réalité au service d’une vision du monde qui montre aujourd’hui ses limites. A adhérer aveuglément au mythe du surhomme scientifique épris de vérité et au-dessus de toutes les passions, nos sociétés laissent en fait des intérêts divers, idéologiques et financiers, restreindre le champ de la science, et orienter les choix et les décisions. Dans le domaine de la médecine par exemple, les compagnies pharmaceutiques ont breveté de nombreux médicaments à l’efficacité douteuse, parfois nocifs, qu’elles ont sur- vendus à grand renfort de publicité, en manipulant la caution scientifique.
Contrairement aux précédents, The Science Delusion, qui développe ces thèmes, a été plutôt bien accueilli par la critique. S’il fait aussi l’objet de commentaires acerbes, certains indices suggèrent que le vent est en train de tourner. Suite à la parution du livre, le magazine britannique The Architectural Review a publié un article de Sheldrake dans sa rubrique The Big Rethink, consacrée aux visions novatrices. Lors d’un séminaire de psychologie à Cambridge, plusieurs étudiants ont été enthousiasmés par ses idées, au point que la discussion s’est poursuivie au pub.
Pour Sheldrake « cette ouverture fondamentalement nouvelle » est d’abord liée à l’essoufflement d’une vague d’athéisme militant, dont la figure de proue est le biologiste Richard Dawkins, auteur de l’essai Pour en finir avec Dieu. « Les attaques ont été extrêmement agressives envers tout ce qui ne cadrait pas avec cette conception limitée de la science et de la raison » estime Sheldrake, et « le public a pris conscience du dogmatisme de certains scientifiques ». Ensuite, l’effondrement des certitudes dans les domaines politique et économique a révélé le besoin « d’une nouvelle façon de penser ».

S’agit-il pour autant de ramener Dieu au coeur de l’équation ? « Je suis un scientifique et j’aime la science » martèle Sheldrake. Lui-même adhère à une spiritualité hors des dogmes, une sorte de panpsychisme, et rejette la notion de surnaturel. « Ma propre vision s’apparente à du naturalisme, une doctrine selon laquelle tout est naturel. Je pense qu’il y a de la conscience dans le soleil, le système solaire et la galaxie, comme il y en a dans un proton, un électron, un atome, ou en nous-mêmes. Il s’agit de différents types de conscience bien sûr ; et il y a aussi dans l’univers un esprit cosmique ». Cet esprit cosmique est-il Dieu ? Ce serait alors « un dieu naturel », qui peut être expérimenté par la conscience. D’ailleurs, conclut le biologiste, « un dieu d’une autre sorte n’aurait aucun intérêt ».

Source INREES - Vu sur Portail vers l'éveil

12 avril 2013

Ervin Laszlo : Vers une nouvelle vision du monde

A partir des évolutions scientifiques contemporaines, et en particulier des découvertes en physique quantique, le philosophe Ervin Laszlo a élaboré une nouvelle vision du monde. L’individu n’est plus « maître et possesseur de la nature », mais retrouve une cohérence avec son environnement.

laszlo12

Qu’est-ce que la physique quantique a apporté à votre compréhension du monde ?
Ervin Laszlo : Un niveau plus profond de réalité. En physique classique, il y a des atomes qui bougent, qui sont en relation les uns avec les autres, mais il n’y a pas cette profondeur. Or, sous l’espace-temps newtonien se passent des choses qui sont le fondement de ce qui se passe au-dessus. Aujourd’hui, on sait qu’on ne sait pas ce que c’est, et on cherche à comprendre. L’un des aspects les plus remarquables de ce niveau profond de réalité, c’est la connexion universelle, le fait que toutes les choses soient en rapport direct et instantané avec toutes les autres. Il n’y a pas de séparation absolue, de phénomène purement local. Toutes les choses sont liées entre elles, à un niveau profond. C’est une vision du monde qui diffère fondamentalement de celle de la causalité newtonienne.

Source INREES

8 avril 2013

Idées de génie

 

Albert-Einstein

Un être humain est une partie du tout que nous appelons « Univers », une partie limitée par l’Espace et le Temps.
Il expérimente lui-même ses pensées et ses sentiments comme quelque chose séparé du reste – une sorte d’illusion d’optique de la conscience. Cette illusion est pour nous une forme de prison, nous limitant à nos désirs personnels et à l'affection pour les quelques personnes vraiment proches de nous. Notre tache doit être de nous libérer de cette prison en élargissant notre cercle de compassion, pour embrasser dans leur beauté toutes les créatures vivantes et l’ensemble de la nature.
(...)
Pourquoi voudriez-vous qu’il y ait sur la Terre une multitude de vies ? Il n’y a qu’une vie qui, végétale, animale ou humaine, naît, rit, pleure, jouit, souffre et meurt. Une seule. Et c’est déjà bien assez merveilleux.

Albert Einstein

8 avril 2013

La croyance par Krishnamurti

 

jiddu_krishnamurti43

"L'acceptation d'une croyance n'est-elle pas un couvercle mis sur cette peur de n'être rien du tout, d'être vide ? Et pourtant un récipient n'est utilisable que lorsqu'il est vide et un esprit qui est rempli de croyances, de dogmes, d'affirmations, de citations est en vérité un esprit stérile, une machine à répétition."

Krishnamurti

7 avril 2013

Témoignage d'éveil

Karen-Richards

" La Réalisation, d'un point de vue humain, signifie que l’on se souvient de l'unité au-delà de l'apparente diversité. La vie peut alors être accueillie pleinement et authentiquement, sans être contaminée par la vision de l'esprit conditionné, apportant un soulagement à toutes les souffrances psychologiques. Une conséquence inévitable de cette reconnaissance est l'apparition de la compassion, de l'amour et du respect de la vie sous toutes ses apparences, ceci ayant un impact toujours plus approfondi sur l'expérience humaine. Cela a pour conséquence directe la transformation du monde que nous voyons littéralement sous nos yeux, avec un effet de guérison puissant de la planète dans son ensemble."

Karen Richards (vu sur etrepresence.org)

6 avril 2013

L’univers superlumineux

Les physiciens Régis Dutheil et Bohm et plusieurs autres postulent l’idée qu’il existe un univers parallèle au nôtre dans lequel les particules vont plus vite que la lumière. Il faut savoir que les yeux physiques ne peuvent apercevoir des particules allant plus vite que la lumière. Ils émettent l’hypothèse que dans cet univers s’accumule sans cesse l’information et qu’il n’existerait pas d’espace-temps. Ceci signifie que dans cet univers, il est possible d’accéder à toutes les informations et de voyager simultanément dans le passé, présent et futur.

Il est intéressant de constater que l’intuitif expérimente un voyage semblable lorsqu’il se met en relation avec son champ d’énergie ou celui d’une personne. Dans le champ d’énergie s’accumule les expériences passées, présentes et futures d’un individu. L’intuitif peut ainsi voyager dans le passé pour comprendre les blessures de l’enfance ou encore retrouver des mémoires provenant d’autres vies. Il peut également interagir avec ces mémoires pour les harmoniser et amener un changement de perception en lui ou chez la personne soignée.

En modifiant cette perception, il se permet d’accéder à des potentiels futurs qui ne pourraient exister sans ce travail d’harmonisation. C’est comme si dans cet univers, l’intuitif pouvait mettre de l’ordre dans son propre regard ou encore dans celui de la personne aidée.

Ceci signifie que l’être humain est en constant mouvement et que rien n’est figé. Cette idée remet en question l’idée du karma qui affirme que nous venons sur terre pour libérer certaines expériences de vies passées. Selon le biologiste Rupert Sheldrake, le champ d’énergie d’un individu résonne avec l’histoire de l’humanité toute entière. Selon son propre bagage émotionnel, il va résonner avec des mémoires d’autres vies tant qu’il n’aura pas modifié sa relation avec ce passé. Mes observations me permettent de constater que les mémoires du passé peuvent être modifiés favorisant ainsi des résonances avec d’autres mémoires qui seront plus en harmonie avec la conscience du champ d’énergie.

Ces modifications libèrent la conscience figée et limitée qui résonnait avec une mémoire précise pour créer une voie de transformation. La conscience humaine serait donc en perpétuel mouvement et elle communiquerait avec une somme infinie d’information créant de multiples possibilités. On peut certainement imaginer que chacun de nous est en communication avec une toile d’information nous reliant à la somme de notre histoire et celle de l’humanité. Par un entraînement, il est possible de voyager dans ces univers afin de se dégager des charges émotionnelles permettant de renouer contact avec notre essence profonde.

(...)

"Intuition et Thérapie Quantique" par Sylvain Bélanger

 

5 avril 2013

...

Luke, tu découvriras que beaucoup

de vérités auquelles nous tenons

dépendent avant tout de notre

propre point de vue.

 

Obi wan Kenobi - "Le retour du Jedi"

20 mars 2013

La science bute sur trois énigmes majeures

Misha Gromov est un des plus grands mathématiciens du siècle. Âgé de 69 ans, il a quitté l'URSS en 1974 et travaille actuellement entre la France (à l'Institut des hautes études scientifiques de Bures-sur-Yvette) et les États-Unis (New York). Titulaire de nombreux prix, notamment du prix Abel en 2009, l'équivalent du Nobel des maths, ce savant franco-russe touche-à-tout porte un regard curieux sur l'état des sciences, des maths à la physique en passant par la biologie.
(...)

Quelles sont les trois principales énigmes de la science actuelle?
En premier, le mystère de l'univers, puis en deuxième le mystère de la vie. Comment est-elle survenue? Qu'est-ce qui l'a créée? Quand on regarde tous les paramètres, à l'évidence, les probabilités sont extrêmement basses qu'elle survienne. Elle n'aurait pas dû arriver et pourtant elle est survenue. Les mécanismes de la vie se structurent de manière si compliquée que nous ne les comprenons pas. Très honnêtement, la manière dont une cellule fonctionne, on ne le sait pas… C'est fantastiquement compliqué. Et puis, le troisième mystère, c'est l'esprit humain. On n'a pas le début d'une piste pour comprendre comment cela fonctionne! Nous ne savons pas comment nous pensons. Si vous deviez mettre à plat les informations reçues par le cerveau d'un enfant de 2 ans, cela semble totalement démesuré. On est très loin de pouvoir comprendre les interactions. Il est juste possible de voir l'esprit humain à l'œuvre dans le langage, mais on ne peut pas le voir directement. Pour prendre une métaphore, c'est comme la télévision : c'est une machine très compliquée qui, au bout du compte, vous montre des soap operas ou des sitcoms. Mais quand vous regardez la télé, vous ne savez pas comment elle fonctionne, vous voyez simplement les images. C'est pareil pour l'esprit humain, vous entendez les paroles…

Vous dites aussi que la réalité n'existe pas, que c'est une formule mathématique, au fond de notre œil, qui nous reconstruit un ensemble de vide et d'atomes…
C'est les deux à la fois. La réalité existe et n'existe pas à la fois. Les gens veulent penser qu'ils "existent" mais il faudrait s'entendre sur le mot "existence". Ce que nous percevons du monde n'est pas le réel ! La réalité, telle que nous la connaissons, n'est que notre réalité interne. C'est notre cerveau qui la "fabrique". Ce qu'il nous faut comprendre, c'est comment notre cerveau fabrique cette réalité interne. Et ça, on est loin de pouvoir le reconstituer. De la même manière, pour la "réalité externe", celle de la physique, on comprend mieux ce qui se passe dans les étoiles ou à la surface du Soleil qu'à 2 km de nos pieds, sous la croûte terrestre. De la même façon, on ne comprend pas ce qui se passe dans notre tête. Quand vous parlez, on sait quelle partie de votre cerveau fonctionne, quelle zone est stimulée, mais cela n'explique pas comment votre esprit travaille. Il doit y avoir un langage intermédiaire. Et la structure de ce langage nous reste inimaginable. Il faudrait pouvoir comprendre ce langage intermédiaire. Lavoisier disait que pour faire de la science, il faut créer de nouveaux langages…

Selon vous, combien d'univers existent-ils?
On ne sait pas! On peut même se demander si cela fait sens de se demander s'il y a un nombre d'univers! On ne sait pas non plus si cela fait sens d'essayer de les dénombrer. Certains disent de 10 à 500! Mais ce ne sont que des modèles. En fait, il y a de nombreuses raisons de penser qu'il y a de nombreux univers. Je pense même de très, très nombreux.

L'histoire de la vie est, selon vous, l'histoire d'une succession de catastrophes…
Oui, les catastrophes ont façonné ce que nous sommes. Dans l'histoire du monde, il y a eu de grands moments d'extinction, de disparition. Bien avant les dinosaures, il y a eu, pendant 200 ou 300 millions d'années, une grande période d'intenses activités volcaniques. La concentration d'oxygène a été divisée par deux ou trois. Ce furent des conditions horribles où quasiment tout est mort et ceux qui ont survécu étaient ceux qui avaient des poumons puissants. Avec ces poumons puissants sont venus les vertébrés et les oiseaux. Nous sommes aussi le produit de tout cela, puisque nous sommes parvenus à passer par ce goulot d'étranglement. Cet accident nous a créés, car sans lui, plusieurs types de vertébrés ne seraient pas là… Et encore, à la sortie de ce goulot, nous n'étions pas les plus aptes : les lézards et les grenouilles sont plus adaptés que nous : ils n'ont à se nourrir qu'une fois par mois, et n'ont pas à produire autant d'efforts parce qu'ils ont des métabolismes très lents.

Ce qui semble vertigineux avec vous, c'est la faible probabilité de l'apparition de la vie…
Oui, la vie a rencontré des problèmes partout. On se rend compte que si on change un paramètre, la vie devient impossible. Et il y a énormément de paramètres! Par exemple, on sait que si les atomes étaient plus petits que leur taille actuelle, ça serait trop compliqué de faire un être vivant. On sait aussi que les êtres vivants actuels ont besoin d'énormément de bactéries. Dans votre intestin, il y en a un nombre considérable!

Dans votre livre, le mot bactérie est un de ceux qui reviennent le plus souvent…
Les bactéries ont toujours été dominantes dans le monde, elles nous survivront probablement. Elles sont plus stables. À un moment, un événement, que nous ne comprenons toujours pas, a créé nos cellules, les cellules eucaryotes, des cellules plus complexes que les bactéries. Cet "événement" est d'autant plus surprenant qu'il va à l'encontre de la loi de la sélection naturelle, selon laquelle la vie va au plus simple et élimine ce qui est plus complexe car plus instable. Et pourtant nos cellules sont toujours là, alors que la condition naturelle d'une cellule, c'est de proliférer, sans contrôle, ce qui est la définition du cancer. Cela semble même un miracle, que nous n'ayons pas en permanence des cancers puisque le sort d'une cellule est de proliférer en grand nombre. Comment toute cette machinerie peut-elle contrôler les cellules et les empêcher de proliférer ? La manière dont la biologie avance est prodigieuse. Dans deux ou trois décennies notre vision du monde ne sera plus la même. La somme de données que les biologistes engrangent excède aujourd'hui la capacité de mémoire des ordinateurs. Actuellement, l'informatique est en retard sur la biologie, qui double ses besoins tous les six mois alors que la mémoire des ordinateurs double tous les huit mois. Quand tout sera analysé, nous serons dans un monde différent.

Vous pensez qu'à l'origine de toute vie, il y a une seule cellule?
D'abord, il y avait une bactérie, une cellule indépendante. Maintenant, grâce à l'étude du génome, on cherche un ancêtre commun à tous les organismes. Oui, on peut imaginer un ancêtre commun à toutes les formes de vie, même si la vie bactérienne et la nôtre sont très différentes. Tellement de choses nous échappent qu'on est loin de pouvoir comprendre. Aujourd'hui, aucun homme ne peut couvrir en totalité les connaissances en biologie. Il nous faut donc structurer le savoir autrement. C'est un énorme défi.

Vu sur le JDD - L'intégralité de l'interview ici

 

19 mars 2013

Pour que vos rêves deviennent réalité...

Comment influencer la qualité de ses rêves? Les choisir ou orienter leur contenu? Pour éviter les cauchemars, obtenir des réponses, se soigner, y trouver un guide, de l'inspiration ou encore vivre une expérience extraordinaire en explorant des mondes invisibles. Conseils pratiques.

Il y a quelques semaines, une nouvelle méthode censée améliorer les rêves de millions de personnes a été mise au point par le psychologue Richard Wiseman, professeur à l'Université de Hertfordshire en Grande-Bretagne, via une application Iphone appelée Dream:ON. Une fois programmé, ce dispositif s’adapterait aux cycles du sommeil des utilisateurs pour diffuser au moment où l’on commence à rêver un « paysage sonore », évoquant un scénario agréable, comme une promenade dans les bois, sur une plage. Ce système est une invitation à l’exploration du rêve lucide, une expérience dans laquelle le rêveur devient conscient qu’il est en train de rêver et dont il va pouvoir librement, tel un metteur en scène, orienter son contenu. L’intérêt du rêve lucide ? Eliminer des angoisses en affrontant la source de ses peurs et accepter d’y faire face pour, peu à peu, se débarrasser des cauchemars qui altèrent la qualité du sommeil et notre humeur du lendemain. Ou bien résoudre, par le rêve, un conflit intérieur, non pas par une approche psychanalytique mais par le rêve lui-même. Ou encore améliorer ses performances personnelles comme le font de nombreux sportifs qui, durant le rêve vont s’entraîner et progresser. Efficace, l’application : Dream:ON ? Outre le problème des ondes émises par le téléphone portable, susceptibles d’être nocives en dormant toute la nuit avec, à proximité de sa tête, outre aussi le fait que ces sons ne se déclenchent pas toujours à bon escient, c’est-à-dire dans la phase propice de sommeil paradoxal, ces gazouillis d’oiseaux et autres bruits de va-et-vient des vagues, selon Marc-Alain Descamps, « ne permettraient pas d’influencer ses rêves, de manière systématique, encore moins de les rendre didactiques. »

Comment accéder au rêve lucide
D’autres innovations technologiques ont déjà été mises au point par le passé pour introduire la conscience dans le rêve, comme une sonde nasale vibrante ou un masque qui détecte l’entrée en sommeil paradoxal du dormeur et lui envoie de légers signaux lumineux sans le réveiller, mais pour le psychanalyste, rien ne vaut les « méthodes naturelles ». Par exemple, « vous pouvez vous demander plusieurs fois dans la journée : "Suis-je en train de rêver ?" Vous allez ainsi vous habituer à vous poser la question jusque dans le rêve. Une croix ou un point au creux de votre main peut vous aider à vous souvenir de faire cet exercice. A chaque fois que vous yeux se poseront dessus, vous y penserez. Vous pouvez aussi apprendre à maîtriser l’arrêt sur image afin d’installer une attention pendant votre sommeil. L’exercice consiste à choisir un plan fixe, par exemple en regardant régulièrement vos deux mains en face de vous et à intégrer cette image pour avoir le réflexe de vous en servir pendant le rêve quand celui-ci vire au cauchemar. Si un loup est en train de manger votre mère, vous allez alors imaginer ce plan fixe de vos mains, introduisant ainsi la conscience dans votre rêve. Vous pourrez alors en changer le scénario et faire en sorte que cette scène insoutenable s’arrête, ou qu’à l’inverse, ce soit votre maman qui mange le loup ! » Autres astuces utilisées dans de nombreuses cultures pour « nettoyer ses rêves » : se dire que ces mauvais rêves ne reviendront plus et glisser une pierre qui protège des cauchemars sous son oreiller, comme le quartz rose ou la pierre de soleil, boire des infusions de plantes relaxantes ou encore se servir d’huiles essentielles. Bien sûr, précise Marc-Alain Descamps, « ce ne sont que des adjuvants ».

Du rêve ordinaire au rêve de puissance
Si nous passons environ un tiers de notre vie à dormir, la majeure partie de nos rêves – pour peu qu’on s’en souvienne au réveil - ne trouve pas toujours de sens, et ne s’avère ni instructive ni révélatrice. « C’est ce qu’on appelle les rêves ordinaires ou nuls, bâtis sur des réminiscences banales de ce qu’on a fait les trois ou quatre jours précédents. » Et puis, il y a les songes, ces rêves positifs, « de beauté, de pouvoir ou puissance », nets, précis, expérimentaux, « avec une autre texture » qui nous mettent en contact avec des forces, des êtres, des éléments, des situations, des informations, auxquels on ne peut accéder en état de veille. « Ce sont ceux dont on n’oublie aucun détail, et qui nous réveillent exaltés, tremblants, avec le sentiment d’avoir atteint un autre niveau de réalité, exploré une autre dimension, explique Marc-Alain Descamps. Comme voler dans les airs, sauter en même temps toutes les marches d’un escalier, traverser les murs, marcher sur l’eau, parler aux animaux. Il y a aussi le rêve où l’on se voit sortir de son corps. Celui où on va parler avec un proche défunt et autres entités qui n’existent pas dans la réalité matérielle. Celui où l’on va anticiper l’avenir ou avoir une vision de vérité. Il y a aussi le rêve d’enseignements où vous pouvez rencontrer un maître, votre maître, qui vous transmettra un savoir dont vous n’avez a priori pas connaissance. Enfin, conclut-il, ces rêves de puissance peuvent aussi être créatifs. De nombreux artistes – peintres, écrivains, musiciens – ont rêvé d’une œuvre avant de la concrétiser. Des scientifiques aussi comme le chimiste allemand Friedrich August Kekulé qui a découvert ainsi la structure de la molécule du benzène. » Est-il possible de vivre une telle expérience sur commande comme on choisirait un beau voyage sur un catalogue de vente par correspondance ? « Les songes se méritent !, confie Marc-Alain Descamps. Vous pouvez en faire la requête mais il ne faut pas être dans la volonté, dans le mental. Il est essentiel d’être dans l’intention, surtout pas dans l’ego. Ensuite, il vous faut incarner ce désir. Comment ? Par exemple en inventant une danse ou un slam où vous allez répéter, pendant un quart d’heure, votre demande. Vous pouvez aussi l’écrire en grand et contempler cette phrase chaque soir en vous endormant. Si vous voulez voir apparaître un proche défunt en rêve, regardez sa photo et demandez-lui aussi. La patience est de mise car ce rêve peut se réaliser trois mois plus tard ! Détail important, il ne faut pas avoir sombré dans l’alcool, ni être dans la goinfrerie, ce sont deux ennemis des rêves positifs ! Si votre rêve de puissance ne se présente toujours pas, demandez-vous alors si c’est bien votre voie. Dernier conseil : l’ensemencement : raconter vos rêves sur un dictaphone et les réécouter régulièrement le soir avant de vous coucher. Ainsi, vous sèmerez des graines dans votre inconscient qui, en germant, vous ouvriront l’accès à d’autres mondes. »

Vu sur INRESS

5 mars 2013

La mort et l'éternel

En marchant dans une forêt qui n'a été ni domestiquée ni dérangée par l'homme, non seulement vous verrez une vie abondante tout autour de vous, mais vous rencontrerez aussi, à chaque pas, des arbres tombés, des troncs et des feuilles en train de pourrir et de la matière décomposée. Partout où vous regarderez, vous trouverez la vie aussi bien que la mort. En y regardant de plus près, toutefois, vous découvrirez que le tronc et les feuilles en décomposition non seulement donne naissance à une nouvelle vie, mais sont eux même pleins de vie puisque les micro-organismes y travaillent, des molécules se réorganisent. La mort ne se trouve donc nulle part. Il n'y a que la métamorphose des formes de vie. Quelle leçon pouvez-vous en tirer ? La mort n'est pas le contraire de la vie. La vie n'a pas de contraire. Le contraire de la mort est la naissance. La vie est éternelle.

Eckhart Tolle, "L'art du calme intérieur"

 

25 février 2013

Libérer l’action : la démarche du « rien que »

Libérons et densifions nos actes, pour leur permettre de n’être « rien que » ce qu’ils sont : rien que manger (sans lire ni écouter la radio), rien que marcher (sans téléphoner, sans anticiper, sans réfléchir), rien qu’écouter (sans préparer ses réponses ni juger ce qu’on nous a dit). Malgré les apparences, le «rien que» est suprêmement difficile : nous avons souvent la tentation de faire plusieurs choses en même temps. En vrai : manger en lisant, ou marcher en téléphonant. Ou dans notre tête : faire quelque chose en pensant à autre chose (prendre sa douche en pensant à sa journée de travail !) Du coup, on fait tout en pleine absence et non en pleine conscience.
La pleine conscience préconise une hygiène de l’action simple, non pas permanente mais régulière : elle recommande de prendre, chaque semaine, un repas en pleine conscience (en silence, sans lecture, ni radio, ni discussion). Ou de pratiquer souvent une marche en pleine conscience : tout doucement, tout lentement, marcher en sentant que notre corps marche, qu’il marche dans un environnement que nous accueillons en nous, dans un océan de sensations dont nous sentons le frottement sur notre être. Marcher pour marcher. Sans rouspéter, sans s’empresser, juste laver la vaisselle et sortir la poubelle : mais en pleine conscience...

« Méditer, jour après jour », de Christophe André

 

24 février 2013

...

Ce qui est affirmé sans preuve,

peut être nié sans preuve.

Euclide

21 février 2013

Vous n'êtes pas vos pensées

perso3

[...]

La spiritualité véritable ne se trouve pas dans une pensée ou dans une autre. Elle se trouve dans le fait d’être là en tant qu’espace pour les pensées. Peu importe alors… Toute pensée qui émerge n’est rien de plus que cela, une forme qui se présente dans l’instant. Vous n’y résistez pas. Vous n’avez pas besoin d’y résister, mais vous êtes l’espace pour la pensée. Vous ne devenez pas la pensée. Quelqu’un m’a envoyé un autocollant à mettre sur la voiture. Je ne l’ai pas encore posé, un autocollant plein de sagesse. Je ne sais pas d’où ça vient. Il est écrit : "Tu n’as pas besoin de croire à chaque pensée que tu as".
La pratique consiste donc à être l’espace ou le témoin de ses pensées plutôt que d’être la pensée. Et comme pratique, vous pouvez utiliser vos opinions. Toutes les pensées pourraient être considérées comme des opinions, mais il en est certaines qu’on peut vraiment reconnaître clairement comme des opinions. Quand vous parlez aux gens, au quotidien quand vous bavardez avec des amis, des collègues, des voisins, ils vont exprimer leurs opinions, quel que soit le sujet, et vous pourriez exprimer les vôtres. Vous pouvez alors observer s’il y a ou non une identification du soi avec votre opinion et votre opinion est bien sûr une position mentale, la position du mental. Êtes-vous identifiés à une position mentale ?

Dans l’affirmative, vous entretenez donc des opinions, selon l’expression du maître zen, ou vous vous raccrochez à des idées, selon Lao Tseu. Et comment vous le savez ? Vous le savez, alors que vous parlez de choses et d’autres et exprimez vos opinions, quand vous êtes, soit sur la défensive, soit agressifs. Vous êtes dans l’émotion et vous vous emportez : . . . Pourquoi est-ce que cela arrive ? Pourquoi êtes-vous sur la défensive ou dans l’attaque. Et bien sûr, il vous faut regarder à l’intérieur pour voir si c’est le cas ou non. Êtes-vous sur la défensive ou dans l’attaque. Vous éprouvez une montée émotionnelle.
Et pourquoi cela arrive-t-il ? Parce qu’inconsciemment, vous vous sentez menacés par quelqu’un qui attaque, remet en question ou contredit votre position mentale. Pourquoi est-ce que vous vous sentez menacés par quelqu’un qui remet en question votre position mentale ? C’est le signe que vous vous êtes identifiés à la position mentale et "identifiés" veut dire que s’y trouve votre sentiment de soi. Donc, la personne n’attaque pas votre opinion, selon votre point de vue inconscient, mais c’est votre vie même que vous ressentez comme étant attaquée, parce que vous êtes identifiés. Ce n’est pas vrai, mais c’est ainsi que c’est perçu comme si votre existence même était attaquée. C’est parce que vous vous identifiez à la position mentale. Vous y mettez un soi.
Donc, quiconque remet en question votre position mentale, remet en question votre existence même. C’est un processus inconscient. C’est étonnant de se rendre compte de cela en soi. C’est un schéma inconscient très profondément enraciné dans la plupart des êtres humains. Et bien sûr, à mesure que vous en devenez conscients, vous pouvez habituellement le voir beaucoup plus clairement chez les autres, plus facilement chez vos amis qu’en vous-mêmes. D’habitude, vous pourriez dire : "Ah oui, c’est ce qu’il fait toujours !". Bien sûr ! "Maintenant, je comprends ce que ma femme ou mon mari fait tout le temps. Je comprends complètement !". C’est l’étape n° 1 !
Et c’est pourquoi j’ai été si content quand j’ai entendu Obama dire : "Vous n’êtes pas obligés d’être désagréables quand vous n’êtes pas d’accord avec quelqu’un". Ce que cela sous-entend en fait… Quand vous êtes en désaccord avec quelqu’un et devenez désagréables, vous êtes identifiés à la position mentale. Vous n’avez pas à abandonner toutes vos opinions, vos positions mentales, non, mais est-ce qui vous êtes ou est-ce quelque chose en vous en tant que mouvement mental? Ça fait une énorme différence !
Et si vous pouvez avoir une conversation avec des gens qui ne sont pas identifiés avec leurs points de vue respectifs, c’est une chose merveilleuse. C’est vraiment magnifique ! C’est un échange d’idées où personne n’est identifié avec ses idées. C’est alors une discussion consciente, un groupe de gens conscients, parce que là, ils sont conscients par opposition aux gens inconscients qui sont identifiés, parce que c’est la différence en termes spirituels entre conscient et inconscient. La conscience veut dire la non-identification à la forme. C’est ce qu’est la conscience et les formes apparaissent essentiellement en tant que formes-pensées. Ce sont les formes fondamentales. C’est là où vous connaissez la vie de la forme en vous-mêmes en tant que pensées qui émergent.

[...]

Donc, la pratique très importante pour tout le monde, c’est : arrêtez de vous identifier avec les pensées. Et cela requiert de la vigilance alors que vous poursuivez votre vie, en particulier quand vous vous engagez dans une conversation avec les gens, mais également dans l’autodialogue continu qui est maintenu inlassablement dans la tête de la plupart des gens. Là encore, il est important de ne pas être complètement identifié avec l’auto-dialogue qui surgit.

Extrait d'une causerie d'Eckhart Tolle : "Eckhart et le Tao-Tê-King – Partie 2"
(Traduction Robert Geoffroy, vidéo visible sur http://blogbug.filialise.com)

 

5 février 2013

Méditer ou pas

La méditation est toujours reliée à votre attention. Diriger son attention, c’est le début et la partie essentielle de chaque méditation revient à savoir où se trouve votre attention. Maintenant, l’attention de la plupart des gens est continuellement absorbée dans l’activité mentale. C’est très habituel. C’est si envahissant pour beaucoup de gens que la méditation ne les intéresserait pas. Ils peuvent même n’en avoir jamais entendu parler. Cela ne fait pas partie de leur réalité. Ils sont tellement absorbés dans le flot des pensées qui jaillit continuellement que rien d’autre n’existe pour eux et qu’ils ne recherchent rien, parce qu’en dehors des pensées qui émergent sans cesse, ils ne savent pas, il n’y a rien d’autre. Ils sont tellement identifiés qu’à part les pensées, il n’y a personne là. Ils ne savent pas qu’il y a une dimension plus profonde. Elle est obscurcie, complètement obscurcie.
Nous pouvons dire que ces gens sont piégés dans leur ego, parce que l’ego veut dire l’identification complète avec le flot des pensées, ce qui investit le flot des pensées d’un sentiment de soi. Il en est ainsi parce que vous vous identifiez avec chaque pensée qui émerge et ce sentiment de soi est l’ego, le faux soi, le conditionnement humain normal. Et souvent, c’est seulement en vivant de cette façon qui crée de plus en plus de malheur qu’à un certain point, le malheur Ou le stress, soit vous rend malades, soit suffit en lui-même à créer tant de tension que quelque chose se produit, et c’est le bon côté de la souffrance ou du malheur. À un certain point, il y a alors un léger éveil. Il y a une petite fissure dans la densité égoïque, la coquille de l’ego.

Eckhart Tolle "Méditer ou pas"
transcription en entier sur 
http://blogbug.filialise.com

yoga

Publicité
Publicité
<< < 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 > >>
Publicité
Derniers commentaires
Archives
Newsletter
Visiteurs
Depuis la création 73 761
Publicité