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Les 2 infinis
9 juin 2011

Les gardiens de la Terre

"(Seven Hawks) Je raconte souvent cette espèce de parabole: la vie est comme une table carrée avec quatre chaises autour. Je prends un livre et je le place tout droit, au milieu de la table et il y a quatre personnes assises sur les chaises. Je demande à la première de me décrire ce qu'elle voit. Elle regarde la couverture du livre et elle me dit: Bon, je vois une chose qui fait vingt centimètres sur dix huit, qui est de couleur brune et il y a quelque chose d'écrit dessus." Je dis à cette personne qu'elle a raison et je me tourne vers la personne voisine. Celle-ci regarde le même livre mais elle s'exclame : "Ce type qui vient de parler est fou. Certes, il y a des choses justes dans ce qu'il dit. La couleur est vraiment brune mais il a tort de dire que l'objet a dix huit centimètres de large parce que ce n'est pas vrai."
Je demande à la troisième personne, celle qui regarde la dernière page de couverture, et elle me dit que les deux premiers intervenants se trompent tous les deux. D'accord, la couverture est brune, d'accord, l'objet fait vingt centimètres sur dix huit, mais qu'il n'y a rien d'écrit dessus. Quand à la dernière personne, elle voit le dos du livre et me dit que les autres sont fous. A ses yeux, l'objet ne fait que deux centimètres de large et il y a quelque chose d'écrit dessus.
Vous voyez, notre vision de la vie dépend de la chaise sur laquelle vous êtes assis. Car les quatre ont raison."

(...)

"(Eunice Bauman)... Plus tard encore, en 1986, je suis tombée sur un numéro de la revue Discoverer dans lesquels les physiciens John Schwartz et Michel Green décrivaient la théorie qu'ils venaient de mettre au point sur la nature de l'ultime réalité.
En partant de la théorie d'Einstein sur la matière et l'énergie, ils ont trouvé le lien qui les unit, de minuscules particules en forme de bouts de ficelles, si minuscules que si on en mettait bout à bout 103, elle s'étireraient sur un centimètres de long.
"Cette théorie, disaient les auteurs de l'article, fait des physiciens des mathématiciens et des mathématiciens des physiciens. Ils voient l'univers comme une entité dans laquelle la matière, l'énergie, toutes les forces, tous les êtres, les planètes, les étoiles, les chiens, les chats, les quasars, les atomes, les automobiles... tout cela et le reste sont des résultats des actions et des interactions de ces particules infinitésimales. "
Nous en arrivons donc à connaître de quoi est fait l'Univers et à constater que, comme le disaient nos ancêtres, tout est relié.
Les conséquences de cette théorie sont prodigieuses et prendront sans doute des années et des années avant de pénétrer dans le cerveau des gens. On estime que dans l'ADN que nous avons hérité de nos ancêtres, il y a sur chaque gène 10 000 de ces filaments.
Aussi, quand une femme vient me dire qu'elle a été une princesse atlante dans une vie passée, je lui réponds qu'il y a en elle une quantité d'ADN qui se souvient.
- C'est votre façon de voir la réincarnation?
-Oui.
- Alors que pensez-vous de ce que les bouddhistes et les hindouistes appellent la notion de karma? - C'est cela même. La mémoire de l'ADN dépend de la quantité et de la qualité. Si vous avez beaucoup d'ADN d'un de vos ancêtres même lointain, vous aurez un souvenir de lui qui vous fera croire qu'il revit en vous...

(...)

"(Thundercloud) Regardez l'arbre. C'est un être vivant et comme tout être vivant, il a un coeur. La sève est le sang de l'arbre et l'écorce est sa peau. Elle est semblable aux habits que nous portons pour nous protéger des éléments. L'arbre a des membres comme nous avec ses branches qui montent jusqu'aux cieux. Ses pieds sont ses racines. Comme nous, l'arbre relie le ciel et la terre. Si les arbres savent survivre, nous devrions être capables d'en faire autant.
"Toute vie est sacrée et très précieuse, qu'il s'agisse de celle des animaux à deux ou quatre jambes, des créatures de la mer, de celles qui ont deux jambes et des ailes, du peuples des arbres, du peuples des rochers... Nous, les personnages à deux jambes, nous appartenons aussi à la terre et la Terre Mère est notre vraie mère. Et nous sommes chargés de prendre soin de notre planète. Dieu est tout et nous sommes une partie de ce tout. Nous faisons partie des forces de la nature mais tous ou presque tous nous avons oublié ce lien. Ce lien, sous peine de disparaître, l'humanité doit absolument le retrouver."

Rachel et Jean-Pierre Cartier "Les gardiens de la Terre"

Cheyenne-Warriors

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8 juin 2011

Se libérer du connu

La question de savoir s'il existe un Dieu, une Vérité, une Réalité (selon le nom qu'on veut lui donner) ne peut jamais trouver de réponse dans des livres, chez des prêtres, des philosophes, ou des Sauveurs. Personne et rien ne peut répondre à cette question si ce n'est vous-mêmes, et c'est pour cela que la connaissance de soi est nécessaire. Manquer de maturité c'est manquer de se connaître. Se connaître c'est le début de la sagesse.
(...)
Nous, les êtres humains, nous sommes ce que nous avons été pendant des années, colossalement avides, envieux, agressifs, jaloux, angoissés et désespérés, avec d'occasionnels éclairs de joie et d'amour. Nous sommes une étrange mixture de haine, de peur et de gentillesse; nous sommes à la fois violents et en paix. Il y a eu un progrés extérieur depuis le char à boeufs jusqu'à l'avion à réaction mais psychologiquement l'individu n'a pas du tout changé et c'est l'individu qui, dans le monde entier, a créé les structures des sociétés. Les structures sociales extérieures sont les résultantes des stuctures intérieures, psychologiques, qui constituent nos relations humaines, car l'individu est le résultat de l'expérience totale de l'homme, de sa connaissance, de son comportement. Chacun de nous est l'entrepôt de tout le passé. L'individu est l'humain qui est toute l'humanité. L'histoire entière de l'homme est écrite en nous-même.
(...)
L'homme a séparé la vie de la mort. L'intervalle entre vivre et mourir est une peur : c'est elle, la peur, qui crée le temps de l'intervalle. Vivre, c'est notre torture quotidienne, ce sont les insultes de tous les jours, les souffrance et un état de confusion avec des ouvertures occasionnelles sur des mers enchantées. C'est ce que nous appelons vivre, et nous avons peur de la mort qui met fin à ces misères. Nous préférons nous accrocher au connu plutôt que d'affronter l'inconnu, le connu étant notre maison, nos meubles, notre famille, notre travail, ainsi que notre caractère, notre savoir, notre célébrité, notre solitude, nos dieux. En somme, le connu est cette petite entité qui tourne incessamment autour d'elle même, dans les limites de son existence amère.
Nous pensons que vivre a toujours lieu dans le présent et que mourir est un événement qui nous attend dans un avenir lointain. Mais nous ne nous sommes jamais demandé si la bataille quotidienne de nos existence peut vraiment s'appeler vivre. Nous voulons des preuves de la survivance de l'âme, nous écoutons les déclarations des voyants, et les résultats des recherches métapsychiques, mais jamais, au grand jamais, nous ne nous demandons comment vivre, comment vivre dans la délectation et l'enchantement d'une beauté quotidienne.
(...)
Lorsque vous déclarez que vous aimez Dieu, qu'est ce que ça veut dire ? Que vous aimez une projection issue de votre imagination, une projection de vous-même, revêtue d'une certaine respactabilité, conforme à ce que vous croyez être noble et saint. Dire "j'aime Dieu" est une absurdité. Adorer Dieu c'est s'adorer soi même, ce n'est pas de l'amour.
(...)
Voir est une des choses les plus difficiles au monde : voir ou entendre, ces deux perceptions sont semblables. Si vos yeux sont aveuglés par vos soucis, vous ne pouvez pas voir la beauté d'un coucher de soleil. Nous avons, pour la plupart, perdu le contact avec la nature. La civilasation nous concentre de plus en plus autour des grandes villes; nous devenons de plus en plus des citadins, vivant dans des appartements encombrés, disposant de moins en moins de place, ne serait-ce que pour voir le ciel un matin ou un soir. Nous perdons ainsi beaucoup de beauté. Je ne sais pas si vous avez remarqué combien peu sont les personnes qui regardent le soleil se lever ou se coucher, ou des clairs de lune, ou des reflets dans l'eau.
N'ayant plus de contacts, nous avons une tendance naturelle à développer nos capacités cérébrales. Nous lisons beaucoup, nous assistons à de nombreux concerts, nous allons dans les musées, nous regardons la télévision, nous avons toutes sortes de distractions. Nous citons sans fin les idées d'autrui, nous pensons beaucoup à l'Art et en parlons souvent. A quoi correspond cet attachement à l'art ? Est-ce une évasion ? Un stimulant ? Lorsqu'on est directement en contact avec la nature, lorsqu'on observe le mouvement de l'oiseau sur son aile, lorsqu'on voit la beauté de chaque mouvement du ciel, lorsqu'on regarde le jeu des ombres sur les collines ou la beauté d'un visage, pensez-vous qu'on éprouve le besoin d'aller voir des peintures dans un musée ? Peut être est-ce parce que vous ne savez pas voir tout ce qui est autour de vous que vous avez recours à quelque drogue pour stimuler votre vision.
Il y a l'histoire d'un maître religieux qui parlait tous les jours à ses disciples. Un matin où il se trouvait sur son estrade, s'apprêtant à parler, un petit oiseau se posa sur le rebord de la fenêtre et se mit à chater de tout son coeur. Lorsqu'il se tut et qu'il s'envola, le maître dit : "Le sermon de ce matin est terminé."
(...)
Dans la Chine ancienne, un peintre, avant de commencer à peindre quoique ce soit, un arbre par exemple, s'asseyait devant son sujet pendant des jours, des mois, des années - peu importait le temps - jusqu'à "devenir" l'arbre. Il ne s'identifiait pas à lui, il était cet arbre. Cela veut dire qu'il n'y avait pas d'espace entre l'arbre et lui, pas d'espace entre l'observateur et l'observé, pas d'identité vivant sa perception de la beauté, du mouvement, de l'ombre, de la profondeur d'une feuille, de la qualité de sa couleur. Il était l'arbre totalement et en cet état seulement pouvait-il peindre.

J. Krishnamurti "Se libérer du connu"

Jiddu_Krishnamurti_175

7 juin 2011

Confucius a dit

« Je ne cherche pas à connaître les réponses,
je cherche à comprendre les questions. »

« Choisissez un travail que vous aimez
et vous n’aurez pas à travailler un seul jour de votre vie. »

« On doit aimer son prochain comme soi-même ;
ne pas lui faire ce que nous ne voudrions pas qu’il nous fît. »

« La joie est en tout ; il faut savoir l’extraire. »

« Plutôt que de maudire les ténèbres,
allumons une chandelle, si petite soit-elle.»

« Ne te crois point si important que les
autres te paraissent insignifiants.»

« Rappelle-toi que ton fils n’est pas ton fils,
mais le fils de son temps. »

« Celui qui déplace la montagne, c’est celui qui
commence à enlever les petites pierres. »

« La nature fait les hommes semblables,
la vie les rend différents. »

« Lorsque l’on se cogne la tête contre un pot et que
cela sonne creux, ça n’est pas forcément le pot qui est vide. »

« Celui qui ne progresse pas chaque jour, recule chaque jour. »

« Le tout est plus grand que la somme des parties. »

7 juin 2011

Stephen Hawking

Stephen Hawking a hérité du statut d'icone scientifique d'Albert Einstein. Paralysé presque totalement par une maladie dégénerative des muscles, Hawking est confiné à un fauteuil roulant et communique à l'aide d'une voix créée par ordinateur. L'image d'un esprit vif et aiguisé dans un corps impotent lui a valu une célébrité mondiale. Cependant, sa stature dans le monde scientifique repose sur son travail en physique théorique, qui l'a vu prendre le poste académique à l'université de Cambridge jadis occupé par Sir Isaac Newton.
Hawking naquit a Oxford en 1942. Le début de sa carrière académique à l'université de
sa ville natale fut ordinaire. Alors en pleine santé, le jeune Hawking préférait sortir avec des amis qu'étudier. En 1962, il quitta Oxford pour effectuer un doctorat à l'université de Cambridge, et tomba malade peu après. C'est aussi à cette époque que Hawking fut pris d'un intérêt pour la cosmologie, étude de l'origine et du destin de l'Univers. La cosmologie à Cambridge allait devenir l'oeuvre de sa vie.
Dans les années 1970, Hawking devint un expert en trous noirs. Aujourd'hui, la majorité des gens ont entendu parler de trou noir, et beaucoup savent que ce sont des objets ultradenses qui ont une gravité si forte que rien, pas même la lumière, ne peut échapper à leur attraction. Toutefois, en 1974, Hawking avait déjà porté cette définition au niveau supérieur. Les trous noirs contiennent des milliards de tonnes de matière, mais peuvent être aussi petits qu'un proton. Ces objets massifs, mais également minuscules, peuvent être décrits à la fois en termes de relativité (une théorie sur les choses de grande taille) et de mécanique quantique (une théorie sur les choses de petite taille). Hawking utilisa ces deux théories pour montrer que les trous noirs laissent en fait s'échapper de la matière sous forme de minuscules particules, phénomène appelé depuis « rayonnement de Hawking » ou « évaporation des trous noirs ».
En 1988, Hawking publia "Une brève Histoire du temps", un des ouvrages de cosmologie les plus vendus de tous les temps. Depuis, son statut de célébrité a valu à sa voix d'être utilisée dans des morceaux de musique pop et dans des publicités. En 2007, Hawking a fait l'experience de l'apesanteur dans un aéronef d'entrainement avec l'aimable autorisation de la NASA, et a préparé un vol dans l'espace en 2009.

Paul Parsons, "3 minutes pour comprendre les 50 plus grandes théories scientifiques", Le courrier du Livre

StephenHawking

6 juin 2011

L'alchimiste

Tout ce que nous craignons, c'est de perdre ce que nous possédons, qu'il s'agisse de notre vie ou de nos cultures. Mais cette crainte cesse  lorsque nous comprenons que notre histoire et l'histoire du monde ont été écrites par la même main.

Paulo Coelho "l'Alchimiste"

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4 juin 2011

La force du Bouddhisme

L'interdépendance (...) a été enseignée par le Bouddha lui-même, plus particulièrement dans l'Avatamsaka-Sûtra. Impossible, nous dit ce Sûtra, de trouver un objet qui soit sans rapport avec tous les autres. Un maître contemporain du Zen, Tchich Nhat Hanh, dans un recueil de textes récents, prend comme exemple une feuille de papier. Sans même parler du stylo et de l'encre, tout a un rapport avec cette feuille de papier. Elle est faite d'éléments non-papier. Si nous renvoyons tous ces éléments à leur source, la fibre au bois, le bois à la forêt, la forêt au bûcheron, le bûcheron à son père et à sa mêre, et ainsi de suite, nous constatons qu'en réalité la feuille de papier est vide. Elle n'a pas de soi séparé. Elle est faite de tous les éléments non-soi, non-papier.
(...)
D'un autre côté les physiciens nous assurent que notre matière (c.a.d. les particules) ne meurt pas, ne peut pas mourir. Nos particules se recomposent en d'autres corps, végétaux, animaux et autres, qui à leur tour pourrons connaître ce que nous appelons la mort. Et le nombre de ces particules est si élevé - nous disent, et même nous démontrent les scientifiques - qu'à chaque respiration nous inspirons quelques particules de Socrate, de son vêtement, des oignons qu'il mangeait, et non seulement de Socrate et de Jules César, mais de tous les millions et millions d'anonymes qui ont marché sur cette Terre, composés de la même matière élémentaire qui passe inlassablement de l'un à l'autre...
(...)
Nous disons que l'esprit s'illusionne lui-même, à chaque instant, dans la perception sommaire qu'il a du monde. Et que cette perception erronée doit nécessairement être corrigée, à moins de choisir de vivre dans l'erreur. Nous disons que notre agitation naturelle nous égare, qu'aucune relation véritable ne peut être établie avec le monde si nous ne parvenons pas à la paix de l'esprit.
(...)
Las de leur existence médiocre et inutile, des oiseaux s'élancent à la recherche de leur roi mythique qui s'appelle Simorgh. La plupart, fatigués, déçus ou séduits par les surprises du voyages et les idoles qu'ils rencontrent, s'arrêtent en route. Un petit groupes d'oiseaux opiniâtres, conduit par la huppe, franchissent les déserts et les septs vallées d'émerveillement et de terreurs. Epuisés, les ailes brûlées, ils parviennent enfin en présence de l'oiseau roi.
Cent rideaux s'écartent, une vive lumière brille, mais ils ne voient rien qu'un miroir. Une voix leur dit que ce miroir est la seule vérité. Ce Simorgh qu'ils ont cherché, c'est eux-mêmes. Il ne faut rien attendre d'autre. La voix ajoute une phrase magnifique dont les échos retentirons longtemps dans la poésie persane : "Vous avez fait un long voyage pour arriver au voyageur."

J.C. Carrière et le Dalaï-Lama "La force du Bouddhisme"

3 juin 2011

La matière et la vie

Nous classons le cristal parmi les objets inanimés. Pourtant, les phénomènes qui se déroulent en son sein résultent du jeu des mêmes lois naturelles que ceux qui se produisent au coeur d'une bactérie, d'une plante ou d'un animal, classés parmi les êtres vivants. La différence fondamentale entre ses deux catégories ne tient pas dans le fait que les seconds possèdent une caractéristique spécifique que l'on dénommerait "vie". Elle réside dans leur hypercomplexité. Et cette hypercomplexité leur apporte, tout naturellement, des pouvoirs inédits. Ce cheminement, du simple initial au complexe actuel s'est opéré sans rupture. Des seuils ont successivement été dépassés, mais sans rompre une continuité qui permet de voir dans les êtres d'aujourd'hui, si fabuleux soient-ils, l'aboutissement d'un processus commencé aussitôt après le Big Bang.

Albert Jacquard "La matière et la vie"

2 juin 2011

Dieu et la science

Devant moi, sur le rebord de la fenêtre, il y a un papillon, posé près d'un petit caillou. L'un d'eux est vivant, l'autre ne l'est pas, mais quelle est au juste la différence entre les deux? Si nous nous plaçons au niveau nucléaire, c'est à dire à l'échelle des particules élémentaires, cailloux et papillon sont rigoureusement identiques. Un palier au dessus, au niveau atomique. quelques différences se manifestent, mais elles ne concernent que la nature des atomes et restent donc faibles.
Franchissons encore un stade. Nous voici au royaume des molécules. Cette fois les différences sont beaucoup plus importantes et concernent les écarts de matière entre le monde minéral et le monde organique. Mais le saut décisif est franchi au niveau des macromolécules. A ce stade, le papillon semble infiniment plus structuré, plus ordonné que le caillou.
Ce petit exemple nous a permis de saisir la seule différence de fond entre l'inerte et le vivant: l'un est tout simplement plus riche en informations que l'autre.


J. Guitton, I. et G. Bogdanoff "Dieu et la science"

1 juin 2011

Cosmos

Lorsqu'ils discutent de la structure à grande échelle du Cosmos, les astronomes aiment à dire que l'espace est courbe ou que le cosmos n'a pas de centre, ou que l'univers est fini mais sans limite. Qu'entendent-ils donc par là ?
Imaginons que nous vivions dans une étrange contrée où tous les habitants seraient parfaitement plats : le Flatland. là, certains d'entre nous sont des carrés, d'autres des triangles, d'autres ont des formes plus complexes. Nous entrons et sortons de nos maisons plates, préoccupés par nos affaires et nos idylles également bidimensionnelles. Chacun, dans le Flatland a une longueur et une largeur, mais pas de hauteur. Nous savons reconnaître la droite de la gauche, ce qui est devant et ce qui est derrière, mais nous n'avons pas la moindre idée de ce que peuvent signifier "en haut" et "en bas". les mathématiciens (plats) essaient bien de nous expliquer: "Ecoutez, c'est pourtant facile. Imaginez: droite, gauche, en avant, en arrière. Tout va bien jusqu'ici ? Bon, alors imaginez une autre dimension qui coupe à angle droit les deux autres."
Et nous répondons: "Mais de quoi êtes-vous en train de parler? A angle droit par rapport aux deux autres? Il n'existe que deux dimensions. Montrez-nous donc la troisième. Où se trouvent-elle ? " A ce point les mathématiciens démoralisés abandonnent la partie. Personne n'écoute les mathémati­ciens.(...)
Un jour, une créature à 3 dimensions – mettons qu’elle ait la forme d’une pomme -  arrive dans le Flatland, planant au dessus de ce qui l'entoure. Ayant remarqué un carré particulièrement sympathi­que qui entrait dans sa maison plate, la pomme décide, en un geste d'amitié interdimensionnelle, de le saluer.
"Comment allez-vous? demande le nouveau venu. Je suis un visiteur de la troisième dimension." Le pauvre carré fait le tour de sa maison fermée et ne voit personne. Pis encore, il a l'impression que ces salutations, qui pourtant lui viennent d'en haut, émanent de son propre corps (plat), comme une voix intérieure. Il fait preuve de cran, se rappelant peut-être qu'il y a un petit grain de folie héréditaire dans sa famille.
Exaspérée qu'on la prenne pour une aberration mentale, la pomme pénètre dans le Flatland, prouvant qu'une créature tridimensionnelle peut y exister, du moins partiellement, car on ne peut en voir qu'une section : les points de contact avec la surface plane du Flatland. Une pomme s'insérant dans le Flatland apparaîtrait tout d'abord comme un point s'agrandissant progressivement en une tranche à peu près circulaire. Le carré voit apparaître ce point dans une chambre fermée de son monde à deux dimensions, un point qui grossit lentement jusqu'à former une sorte de cercle. Une créature de forme étrange et changeante a surgi de nulle part.
Mortifiée, mécontente de trouver ces gens plats aussi obtus, la pomme envoie d'une pichenette le carré voleter et tournoyer en l'air, dans cette mystérieuse troisième dimension. Pour commencer, le carré ne comprend pas ce qui lui arrive et qui est sans commune mesure avec l'expérience qu'il peut avoir. Puis il finit par se rendre compte qu'il a du Flatland une vision privilégiée : plongeante. Il peut voir à l'intérieur des chambres fermées, à l'intérieur de ses concitoyens. Il contemple son univers d'un point de vue unique, incroyable... Du point de vue des autres habitants du Flatland, il a disparu, sans qu'on sache comment, d'une chambre fermée, et puis s'est matérialisé à partir de nulle part.
(...)
Si une créature quadridimensionnelle existait elle pourrait, dans notre univers tridimensionnel, se matérialiser et disparaître à volonté, changer considérablement de forme, nous arracher hors d'une pièce fermée à clef et nous faire ressurgir de nulle part. Elle pourrait aussi nous retourner comme un gant. Pour cela, différents moyens sont possibles. Le moins agréable aurait pour résultat d'exposer à l'extérieur nos viscères, tandis que le cosmos tout entier - galaxies, planètes, vraiment tout - serait au dedans de nous. Je ne suis pas sûr que cette idée me plaise.


Carl Sagan "Cosmos"

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