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Les 2 infinis
sciences
26 juin 2012

NIKOLA TESLA

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Génie oublié ou mal connu, Nikola Tesla est pour­tant à l'origine de la plupart des grandes inventions modernes. C'est en effet ce Serbe émigré aux Etats­Unis qui a découvert une multitude de technologies liées à l'électricité. Notamment le courant alternatif (jusque-là les installations ne fonctionnaient qu'en courant continu), une théorie sur la radioactivité, la télécommande, le générateur, le moteur à induction électrique, la lampe à haute fréquence plus écono­mique que les néons, et la bobine Tesla des téléviseurs à tube cathodique. En 1893, bien avant Marconi, il met au point un système de transmission des messages télé­graphiques sans fil, en utilisant les ondes hertziennes. Il découvre le principe de réflexion des ondes sur les objets, en 1900, et publie des travaux qui permettront plus tard la mise au point des premiers radars. Il a déposé en tout plus de 900 brevets qui, pour la plu­part, ont été volés par Thomas Edison.
Nikola Tesla avait en effet une vision idéaliste de la science et voulait livrer les technologies gratuitement au public, ce qui lui a valu l'hostilité des milieux finan­ciers de l'epoque. Il avait, par exemple, imaginé que la tour Eiffel émette un puissant champ électrique pour que tous les Parisiens puissent utiliser l'électricité gra­tuitement. En 1898, il fabrique une arme à resonance qui, grâce à une multitude de petits coups répétés, fait trembler un immeuble entier. Il fabrique des bateaux lanceurs de torpilles télecommandées, dont l'un peut même devenir sous-marin.
A la fin de sa vie, considérablement appauvri, Nikola Tesla travaille à un « rayon de la mort » pour l'US Air Force. Il cherche aussi à mettre au point sa fameuse « énergie libre », une source d'énergie infinie et gratuite, ce qui achève de le discréditer aux yeux de ses collègues scientifiques de l'époque. Il meurt le 7 janvier 1943. Le FBI confisquera toutes ses notes et toutes ses maquettes de travail.
Son nom est cependant resté comme unité de mesure de l'induction magnétique : le tesla.

Bernard Werber, "Nouvelle encyclopédie du savoir relatif et absolu"


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10 juin 2012

Comment imaginer une particule de matière ?

Longtemps on a pensé que les particules qui nous composaient étaient des sortes de petites billes dures. On a donc imaginé par exemple que les atomes étaient comme des systèmes planétaires, où des électrons tournaient autour du noyau comme les planètes tournent autour du soleil. Mais on a fait des expériences qu’on ne pouvait pas expliquer si on continuait de considérer que les particules étaient «ponctuelles», c’est à dire des petites billes dures. Ce sont les premiers résultats de la mécanique quantique.
Un électron par exemple c’est tout le contraire d’une bille indéformable : c’est au contraire un «blob», un nuage léger et très déformable. En général, on trouve les électrons dans les atomes : ils forme ce qu’on appelle le «nuage électronique», c’est à dire un nuage d’électrons autour d’un noyau qui lui ressemble, vu de loin, à une petite sphère indéformable.
Deux électrons peuvent se marcher sur les pieds, c’est à dire s’interpénétrer. Par contre, ils ne peuvent absolument pas se «recouvrir» complètement : c’est ce qu’on appelle «le principe d’exclusion». Il est en fait le signe de quelque chose de beaucoup plus profond qu’on aborde dans la théorie fille de la mécanique quantique, la théorie des champs.
Un électron est donc un petit nuage. Ce nuage peut parfaitement se diviser en deux, avec chacun des morceaux allant dans une direction différente, pourquoi pas. Mais vous voyez du coup qu’il n’est plus possible de dire où est l’électron, ni quelle est sa vitesse. Puisque l’électron n’est pas une bille, ces questions n’ont aucun sens.
Imaginez maintenant que ces deux morceaux d’électrons s’éloignent l’un de l’autre : cela reste cependant la même particule. Un exemple ? Eh bien en appuyant sur un des morceaux, l’autre réagit instantanément. C’est normal, puisque c’est la même particule ! Cela s’appelle la «non-localité».
En général, et c’est important, les électrons n’occupent guère plus de place qu’un atome. Il est rare qu’il leur soit donné la possibilité de prendre leurs aises, et de s’étaler. Mais lorsqu’ils le font, on s’aperçoit qu’ils se comportent comme des ondes : prenons encore nos deux morceaux d’un même électron, et imaginons qu’ils se rencontrent. Eh bien le résultat n’est pas simplement l’addition des deux morceaux : il se produit ce qu’on appelle des interférences, ce qui est une propriété que l’on croyait réservée aux ondes !
La lumière est justement composée de particules, appellées photons. Chacune de ces particules est capable d’interférer avec elle-même, et de produire donc des interférences. Donc un troupeau de ces particules produit des interférences, puisqu’elles le font toutes. Ce qui explique que la lumière se comporte comme une onde : elle fait des interférences. Et on a mis longtemps à comprendre que la lumière n’était pas seulement une onde, mais bien constituée de particules.
Ce sont les premières leçons que vous donne la mécanique quantique : les particules de matière sont parfaitement «déformables», ce ne sont pas des billes minuscules, et du coup, elles sont capables de se comporter comme des ondes. Mais que l’on agisse sur une partie de la particule, et instantanément, le reste réagit.

e-scio.net

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30 mai 2012

tempêtes magnétiques

22 mai 2012

Petit monde

La plupart des êtres vivants sont petits et nous passons facilement à côté
En termes pratiques, ce n'est pas toujours mauvais. Vous dormiriez peut-être moins bien si vous aviez conscience que votre matelas abrite environ 2 millions d'acariens microscopiques qui viennent dans votre sommeil se régaler de vos fluides sébacés et de ces déli­cieux fragments de peau bien croustillants que vous abandonnez en dormant. Votre oreiller à lui seul peut en abriter 40000. (Pour eux, votre tête n'est qu'une énorme sucette.) Et ne croyez pas tout changer avec une taie d'oreiller propre : pour des animaux de la taille des acariens, la trame du tissu humain le plus ferme est comme le gréement d'un navire. Si votre oreiller a six ans (ce qui semble être l'âge moyen d'un oreiller), on a estimé qu'un dixième de son poids sera constitué « de  peau morte, d'acariens vivants, d'acariens morts et de crottes d'acariens », pour citer l'homme qui a effectué le calcul, le Dr John Maunder du British Medical Entomo­logy Center 27. (Mais au moins, ce sont vos acariens. Pensez à ce qui se blottit contre vous chaque fois que vous vous allongez sur un lit de motel*.)

(...)

En fait, il ne sert à rien de chercher à tout prix à vous garer de vos bactéries, car elles sont en permanence sur vous et autour de vous, en quantités à peine concevables. Si vous êtes en bonne santé et raisonnablement soucieux de votre hygiène, vous aurez en permanence une horde de 1000 milliards de bactéries paissant sur vos plaines charnues - soit une centaine de milliers par centimètre carré de peau. Elles sont occupées à festoyer de la dizaine de milliards de fragments de peau que vous perdez chaque jour, sans compter les fluides appétissants et les minéraux fortifiants qui suintent de chacun de vos pores. Vous êtes pour elles le meilleur des hypermarchés, avec l'avantage d'une chaleur et d'une mobilité constantes. En guise de remerciement, elles vous donnent vos odeurs corporelles.

(...)

Comme nous sommes assez gros et assez intelligents pour produire et utiliser des antibiotiques et des désinfectants, nous tendons à penser que nous avons banni les bactéries aux marges de notre existence. Ne croyez pas cela. Les bactéries ne construisent pas de villes et elles n'ont peut-être pas une vie sociale très passionnante, mais elles seront encore là quand le soleil explosera. C'est leur planète, et nous n'y sommes que parce qu'elles le veulent bien.

 Bill Bryson, Une histoire de tout, ou presque...

bacteries

21 mai 2012

L'arbre de la vie

Chacun de nous a deux parents, quatre grands-­parents, huit arrière-grands-parents, et ainsi de suite. Le nombre de nos ancêtres double à chaque fois que nous remontons d'une génération dans notre arbre généalogique. En poursuivant ce raisonnement, si nous remontions de trente-six générations, le nombre de nos ancêtres serait de 2[36], soit 70 milliards de per­sonnes : puisque vingt-cinq ans séparent en moyenne une génération de la suivante, remonter de trente-six générations équivaut aà remonter le temps d'environ neuf cents ans, soit jusque vers l'an 1100. Si nous remontions jusqu'a l'an 0, au moment de la nais­sance du Christ, le nombre de nos ancêtres devrait être en théorie d'un million de milliards de milliards (10[24]). Si vous pensez que ces nombres sont incroya­blement grands, vous aurez raison, car ils sont bien plus élevés que le nombre total (50 milliards) d'indi­vidus à avoir jamais vécu sur Terre depuis l'aube de l'humanité. A l'évidence, ces chiffres nous disent que chacun de nous ne peut posséder un arbre généalo­gique totalement distinct de celui des autres. Sinon, nous courons le risque de surpeupler le globe de per­sonnes qui n'ont jamais existé ! A un moment donné dans le passé, nos lignées généalogiques ne peuvent que se rencontrer et s'unir.
Ainsi, en remontant assez loin dans le temps, nous devenons tous des cousins éloignés. Nous pouvons tous nous targuer d'être de lointains parents de Thomas Jefferson (auteur de la Déclaration d'indé­pendance americaine en 1776), de l'empereur Char­lemagne au IXe siecle, de Joseph et Marie en l'an 0 ou du Bouddha en l'an 500 avant notre ère. En fait, si nous remontons assez loin, et puisque la popula­tion humaine décroît de plus en plus en amont, la conclusion inévitable est que tous les individus présents sur Terre aujourd'hui descendent d'un ancêtre commun. Cette conclusion extraordinaire est confir­mée par les anthropologues quand ils nous disent qu'en effet nous descendrions tous d'une lointaine ancêtre vivant dans la savane africaine il y a quelques millions d'années et qu'ils ont baptisée Lucy, d'apres la chanson des Beatles "Lucy in the sky with diamonds".
Plus étonnant encore : le décodage du génome de l'homme et d'autres espèces vivantes nous révèle que cette convergence d'arbres généalogiques en un seul arbre ne concerne pas seulement celui-la, mais également toutes celles-ci. Par exemple, nous parta­geons 99,5 % de nos gènes avec les chimpanzés. Ce qui implique que nous descendons d'un ancêtre commun et que, si nous pouvions retracer l'arbre généalogique des chimpanzés assez loin, nous ver­rions qu'il se confondrait inévitablement avec le notre à une periode reculée du passé. Ce qui est vrai pour les chimpanzés l'est aussi pour tous les autres orga­nismes vivants, des dauphins qui batifolent dans l'océan aux rossignols qui nous charment de leurs chants, aux cigales qui nous bercent durant les nuits d'été, aux grands chênes qui bordent la route, aux champignons qui tapissent le sol des forêts, aux roses qui nous enivrent de leur parfum délicat, etc. Que les organismes vivants soient des hommes, des animaux ou des plantes, les branches séparées de leurs arbres généalogiques se recoupent et se rejoi­gnent inévitablement, tôt ou tard, pour ne plus for­mer qu'un seul et unique arbre - celui de la vie.
Partez de n'importe quelle branche de l'arbre de la vie. En allant de branche en branche, de ramifi­cation en ramification, toujours vous trouverez un chemin qui vous ramenera au tronc central. II y a environ 500 millions d'années, mon ancêtre était un poisson. Remontons le temps d'encore un milliard et demi d'années : mes aïeux étaient des bacteries. Nous descendons tous, en fait, d'un seul et même organisme, une cellule primitive datant d'environ 3,8 milliards d'années. La vie a surgi dans ce très lointain passé d'un seul et unique événement.

Trinh Xuan Thuan, Origines - la nostalgie des commencements

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19 mai 2012

Histoire de cellules

La cellule moyenne vit rarement plus d'un mois, mais il y a des exceptions notables. Les cellules du foie peuvent survivre des années, bien que leurs compo­sants puissent se renouveler toutes les semaines. Les cellules cérébrales durent aussi longtemps que vous. Vous en avez une centaine de milliards à la naissance et vous n'en aurez jamais davantage. On a estimé que vous en perdez 500 à l'heure, de sorte que si vous avez à réfle­chir sérieusement, il n'y a pas une seconde à perdre. La bonne nouvelle, c'est que tous les composants de vos cellules cérébrales sont constamment renouvelés, de sorte que, comme les cellules du foie, aucune d'elles ne risque d'avoir plus d'un mois. On dit parfois qu'il n'y a pas un fragment de nous - pas une seule molécule - qui ait fait partie de nous voici neuf ans. Cela n'y paraît pas, mais au niveau cellulaire, nous sommes tous des gamins.

Bill Bryson "Une histoire de tout, ou presque..."

18 mai 2012

Géminca


geminca


Pendant des années les astronomes ont recherché la cause d'une source de rayons gamma, détectée en 1972, par le satellite américain SAS2, dans les Gémeaux. Il faudra attendre 1987 pour localiser avec certitude le responsable. C'est une étoile, située à 300 al du Système solaire, qui explosa il y a 350 000 ans. C'est une supernova préhistorique. Géminca se déplace à la vitesse de 100 km/s vers le Lynx qu'il atteindra dans 500 000 ans.
Pourquoi avoir eu temps de difficultés pour le trouver ? Tout simplement, il a eu le temps de se diluer et de nous englober.
Mais comment la Terre a t-elle subi un tel bombardement de particules ? Quelles furent les conséquences d'un tel cataclysme ? On parle de la disparition des ¾ de la couche d'ozone, de l'augmentation du dioxyde d'azote, de l'obscurcissement du ciel, d'un refroidissement, d'une redistribution de la vie, etc. Si l'on tient compte de la concordance des temps, Géminga pourrait être responsable de la première glaciation du Riss et peut-être de la disparition des mammouths. On observe aussi à cette époque - le Pléistocène - une étape importante de l'hominisation. La question est posée. Géminca a-t-il favorisé l'émergence de l'homme ? Rien n'est moins sûr. Mais ce dont nous sommes certains, c'est qu'ils ont observé la supernova. Pendant des semaines, voire des mois, un 2e Soleil plus pâle que ce dernier, mais dix fois plus brillant que la pleine Lune, était présent dans le ciel.
Après l'explosion, pendant des milliers d'années, une gigantesque et magnifique nébuleuse a gonflé dans le ciel. Des générations l'ont vue illuminer le firmament comme une splendide et permanente aurore boréale. Un jour, elle dévora le ciel en entier. 30 000 ans après le cataclysme, le voile de lumière s'éparpillant doucement, a englobé la Terre. Nous étions entrés dans la Bulle Locale. Nos enfants en sortirons un jour, dans quelques milliers d'années.

jcboulay.free.fr

 

19 avril 2012

Perpetual ocean

3 avril 2012

Michio Kaku, astrophysicien New Yorkais

15 décembre 2011

Parole de Nobel

"Ayant consacré toute ma vie à la plus rationnelle des sciences, à l'étude de la matière, je peux vous dire que les résultats de mes recherches m'ont conduit à cette conclusion : il n'y a pas de matière en tant que telle ! Toute matière ne tire son origine et n'existe qu'en vertu d'une force qui fait vibrer le particules de l'atome et maintient ensemble ce petit système solaire miniature... Nous devons donc supposer qu'il existe derrière cette force un esprit conscient et intelligent. Cet esprit est la matrice de toute matière."

Max Planck, prix nobel de physique

6 novembre 2011

Fils des étoiles, frères des dauphins

La physique moderne a non seulement démontré l’interdépendance du monde des particules et de l’univers, mais elle a aussi mis en évidence l’intime connexion de l’homme avec le cosmos. Nous savons aujourd’hui que nous sommes tous faits d’atomes fabriqués lors de l’explosion primordiale d’abord, et lors de l’alchimie nucléaire des étoiles ensuite. Les atomes d’hydrogène et d’hélium qui constituent 98 % de la masse totale de la matière ordinaire dans l’univers ont été générés pendant les trois premières minutes de son existence. Les atomes d’hydrogène dans l’eau des océans ou dans notre corps proviennent tous de cette soupe primordiale. Nous partageons tous une même généalogie cosmique qui remonte a 13,7 milliards d’années, l’âge de l’univers. Quant aux éléments lourds essentiels à la complexité et à l’émergence de la vie et de la conscience, et qui constituent les 2 % restants, ils ont été fabriques dans les creusets stellaires et les supernovae, morts explosives d’ étoiles massives.

Nous sommes tous faits de poussières d’étoiles. Frères des bêtes sauvages et cousins des fleurs des champs, nous portons tous en nous l’histoire cosmique. Le simple fait de respirer nous relie à tous les êtres qui ont vécu sur le globe. Par exemple, nous inhalons encore aujourd’hui des millions de noyaux d’atomes partis en fumée lors du supplice de Jeanne d’Arc en 1431, et quelques molécules provenant du dernier souffle de Jules César. Les milliards de molécules d’oxygène que nous inhalons avec chaque bouffée d’air ont été un jour ou l’autre dans les poumons de chacun des cinquante milliards d’individus ayant vécu sur Terre. Quand un organisme vivant meurt et se décompose, ses atomes sont libérés dans l’ environnement, puis intégrés dans d’autres organismes. Nos corps contiennent ainsi environ un milliard d’atomes qui ont appartenu à l’arbre sous lequel le Bouddha a atteint l’Eveil... il y a quelque deux mille cinq cents ans.

Autre interconnexion découverte par la science : nous sommes tous liés les uns aux autres génétiquement. Nous descendons tous de l’Homo habilis apparu en Afrique il y a environ un million huit cent mille ans, quelles que soient notre ethnie et notre couleur de peau. En remontant assez loin dans le temps, nous devenons tous des cousins éloignes. Plus étonnant encore : le décodage du génome de l’homme et d’ autres espèces vivantes nous révèle que cette convergence d’arbres généalogiques ne concerne pas seulement l’espèce humaine, mais également toutes les autres. Par exemple, nous partageons 99,5 % de nos gènes avec les chimpanzés, ce qui implique que nous descendons tous d’un ancêtre commun et que si nous pouvions remonter assez loin dans l’arbre généalogique des chimpanzés, nous verrions qu’il se confondrait inévitablement avec le notre à un moment donné. Ce qui est vrai pour les chimpanzés l’est aussi pour tous les autres organismes vivants, des dauphins aux rossignols, en passant par les cigales, les grands chênes, les champignons, ou les roses. Nos arbres généalogiques se rejoignent inéluctablement, tôt ou tard, pour ne former qu’un seul et unique arbre - celui de la vie.

Trinh Xuan Thuan, Le Cosmos et le Lotus

 
30 octobre 2011

Les mirages du réel

Trinh Xuan Thuan - J’adhère moi-même au point de vue de Heisen­berg. Je l’ai déjà dit, les expériences ont toujours donne raison à la mécanique quantique et elle n’a jamais été prise en défaut. Einstein faisait fausse route, et son réa­lisme matérialiste est intenable. D’après Bohr et Hei­senberg, quand nous parlons d’atomes ou d’électrons, nous ne devons pas imaginer des entités réelles existant par elles-mêmes, avec des propriétés bien définies comme la position ou la vitesse, et traçant des trajectoi­res elles aussi définies. Le concept d’« atome » n’est qu’un moyen commode pour relier en un schéma logi­que et cohérent diverses observations. Bohr parlait ainsi de l’impossibilité d’aller au-delà des faits et résul­tats des expériences et mesures : « Notre description de la nature n’a pas pour but de révéler l’essence réelle des phénomènes, mais simplement de découvrir autant que possible les relations entre les nombreux aspects de notre existence. »

Matthieu Ricard - Il rejoint François Jacob lorsque celui-ci affirme : « Il parait donc clair que la description de l’atome donnée par le physicien n’est pas le reflet exact et immuable d’une réalité dévoilée. C’est un modèle, une abstraction, le résultat de siècles d’efforts de physi­ciens qui se sont concentrés sur un petit groupe de phénomènes pour construire une représentation cohérente du monde. La description de l’atome parait être autant une création qu’une découverte. » Cela n’empêche pas la plupart des gens de s’imaginer les atomes comme des petites boules qu’ils pourraient saisir s’ils disposaient d’instruments suffisamment petits.

T. - Schrodinger nous met en garde contre une telle matérialisation de l’atome et de ses constituants : « Il vaut mieux ne pas regarder une particule comme une entité permanente, mais plutôt comme un événement instantané. Parfois ces événements forment des chaînes qui donnent l’illusion d’être des objets permanents. »

M. - Le cercle de feu créé devant nos yeux par la rotation rapide d’une torche n’est pas un « objet ». Le monde des phénomènes est constitué d’événements qui ne peuvent demeurer identiques à eux-mêmes pendant deux instants consécutifs, faute de quoi ils seraient figés pour toujours. Ces instants, étant ponctuels, n’ont pas de durée, et ces événements ne peuvent donc avoir d’existence propre. Rien ne permet donc d’affirmer qu’on connaîtra un jour l’ensemble des caractéristiques de l’événement « particule », car celui-ci nous apparaît de telle ou telle façon par Ie jeu de l’interdépendance, synonyme de « vide d’existence propre ».
Le point important, ici, est que les caractéristiques apparentes des phénomènes ne leur appartiennent pas en propre. Lorsqu’on dit, par exemple, que la masse équivaut à l’énergie et peut se transformer en elle, cela revient bien à exprimer que la masse n’ est pas une propriété indissociable de l’événement particule.

T. - Oui, la nature de la matière, comme celle de la lumière, n’est pas immuable. L’énergie peut être con­vertie en matière, comme cela se produit constamment dans les accélérateurs de particules. Cette énergie peut provenir d’une masse (d’après la fameuse formule d’Einstein E = mc2) ou d’un mouvement. Dans Ie der­nier cas, cela veut dire que la propriété d’un objet peut être convertie en objet. Inversement, la matière peut être convertie en énergie : c’est par exemple ce qui fait que le Soleil brille. C’est en convertissant une toute petite fraction de sa masse d’hydrogène (0,7 %) en lumière (des photons) que notre astre alimente et nour­rit la vie sur Terre.

Matthieu Ricard et Trinh Xuan Thuan   L’infini dans la paume de la main

16 août 2011

Le satellite Planck, explorateur des origines de l'univers

31 juillet 2011

Quand les atomes qui nous constituent sont-ils nés ?

Nous aurons beau tout faire pour paraître plus jeunes que notre âge, notre corps sera toujours bien plus vieux que nous ! Pour une raison imparable : derriere nos os, notre peau, nos organes, nos muscles et notre sang se cachent des atomes. Ceux au coeur de I'hydrogène, de I'oxygène, du carbone et de I'azote, les fameux composants « organiques », à la base de la vie sur Terre, qui représentent à eux seuls plus de 99 % de nos atomes et auxquels iI faut ajouter quelques cuillerées de sels mineraux, plus des pincées de fer, de chrome, de cuivre et d'autres métaux. Or, tous ces petits grains de matière composés d'un noyau de protons et de neutrons, cerclé d'un nuage d'électrons, ceux-Ià même dont nous sommes faits, existaient déjà du temps de Jules César ou même de I'homme de Cro-Magnon.
En fait, nous assimilons aujourd'hui des atomes qui existaient avant même que Ie Système solaire se forme ! Pour comprendre, iI faut savoir que la plupart des espèces d'atomes qui existent, du moins leurs noyaux, ont été formées iI y a plusieurs milliards d'années au coeur des étoiles. A partir des noyaux d'hydrogène, les étoiles forment des atomes de plus en plus lourds en les faisant fusionner entre eux. Après des millions, voire des milliards, d'années de ce travail de « nucléosynthèse stellaire », les étoiles meurent plus ou moins violemment, en répandant autour d'elles ces noyaux (et en engendrant des nébuleuses). Cette matière éparpillée dans I'espace par des générations d'étoiles ayant explosé (des supernovae) a formé Ie Soleil et la Terre. Autrement dit, nous devons la vie a la mort des étoiles ! Un jour, Ie Soleil mourra à son tour, répandant autour de lui les embryons d'une possible vie future. Et Ie cycle se poursuivra... Reste une question : d'où vient cet hydrogène « primordial », à partir duquel les étoiles ont formé les autres noyaux et qui constitue encore la majorité (90 %) des atomes qui existent ?

De fait, pour que tous ces noyaux d'hydrogène se soient formés en si grande quantité, iI a fallu qu'à un moment donné l'Univers entier ait été plus dense et plus chaud que Ie coeur des étoiles. Et cet « univers primordial » a une limite dans Ie temps, au-delà de laquelle les conditions de température et de pression sont si extrêmes que nos lois physiques ne sont plus valables : c'est Ie « big bang », moment daté à quelque 13,7 milliards d'années. C'est de là que viennent les atomes qui nous constituent. A peine une seconde après Ie big bang, les premiers noyaux d'hydrogène se sont formès à partir de la bouillie de particules qui remplissait alors l'Univers. Les briques fondamentales de nos atomes datent de cet instant. De sorte que notre corps a I'âge... du big bang !

Science & Vie, 200 questions de la vie, 200 réponses de la science (édition Solar)

 

30 juillet 2011

L'évolution ne conduit pas toujours à un progrès

La confusion est autant sémantique que scientifique. Non, l'évolution n'est pas une ascension directe vers la complexité et depuis 3,5 milliards d'années que la vie existe, les organismes ne sont pas devenus plus " évolués" au fil du temps. D'autant que la notion d'organisme "évolué" est complexe : méfions-nous des apparences, ce n'est pas parce qu'un chien se déplace et répond à un sifflement qu'il est plus complexe qu'un arbre, par exemple, qui lui, au moins, sait se nourrir à partir de lumière... S'il on veut vraiment bousculer cette idée reçue qui associe faussement la notion d'amélioration à celle d'évolution, il nous suffit d'ailleurs de considérer notre propre évolution, totalement régressive. Au lieu d'acquérir les caractéristiques de primates adultes - des canines en crocs, la face proéminente, un crâne allongé et un épais revêtement pileux -, l'être humain reste, sa vie durant, un adolescent. Tout cela par la faute de mutations dites néoténiques qui ralentissent son développement et auraient logiquement dû causer sa perte. Un "raté" de l'évolution dont on pourrait difficilement contester le franc succès.
H.R.

Science et Avenir, août 2011

29 juillet 2011

L'homme et le cosmos

La vie sur Terre est comme la pruine sur une prune. Ces dernières années, une partie de cette délicate pellicule de moisissure s'est groupée et, grâce à un intense effort commun, est parvenue à lancer quelques spores minuscules à une altitude assez éloignée de la surface terrestre pour qu'elles ne retombent pas. Pour y arriver, il a fallu les propulser à la vitesse d'évasion de plus de 28 000 kilomètres à l'heure, ce qui est exploit de première grandeur, alors que, tout ce temps, la prune elle-même se déplaçait à une vitesse quatre fois supérieure.

Lyall Watson, "Histoire naturelle du surnaturel" (Albin Michel)

27 juillet 2011

Les ancètres ultimes ?

La plus ancienne trace de vie date de 2,7 milliards d'années

Oui, les stromatolites, ces roches dont les plus anciennes datent de plusieurs milliards d'années, ont bien été formées par des micro-organismes. La preuve vient d'en être apportée par une équipe française, après une campagne de forage en Australie.

Mais qui ou quoi a donc fabriqué ces roches carbonatées en forme de choux-fleurs qu'on appelle des stromatolites (tapis de pierre, en grec) ? Ces roches originales ont longtemps intrigué les géologues. On en trouve en de nombreux endroits du globe, sous forme de roches anciennes, voire très anciennes : les stromatolites se formaient déjà il y a 3,5 milliards d'années. Aujourd'hui, les stromatolites récentes sont très rares et forment des récifs en eaux peu profondes et toujours chaudes.
L'origine biologique des stromatolites modernes ne fait pas de doute. Différents micro-organismes vivent à la surface de la pierre et provoquent la précipitation du bicarbonate (dissous dans l'eau) en carbonate de calcium (insoluble). Le mécanisme ressemble à celui découvert récemment pour les travertins. Parmi ces micro-organismes, on trouve des cyanobactéries, qui secrètent une substance gélatineuse recouvrant la roche. La pierre se forme ainsi petit à petit, les organismes vivants restant à sa surface. Au bout de quelques millions d'années, on obtient d'énormes massifs rocheux qui ont de quoi déconcerter un géologue...
Mais quid des vielles stromatolites ? La preuve formelle d'une minéralisation d'origine biologique n'avait été apportée que jusqu'à 350 millions d'années. Au-delà, mystère... Les plus anciennes stromatolites, dont l'âge se compte en milliards d'années, se sont formées dans des conditions très différentes. Y avait-il seulement des organismes vivants à cette époque ? L'observation morphologique ne permettait pas de trancher et un processus minéral avait même été modélisé. Nul besoin de bactéries pour expliquer les massifs anciens...
Une équipe de l'Institut de physique du globe de Paris (IPGP, CNRS/Université Paris 7) et de la Stanford University s'est attaquée au problème en étudiant de près des stromatolites récoltées lors du Pilbara Drilling Project, une campagne de forage menée par l'Institut national des sciences de l'Univers (INSU), l'IPGP et le Geological Survey of Western Australia. Les roches, extraites de la formation géologique Tumbiana, au nord-ouest de l'Australie, ont été datées à 2,724 milliards d'années.

stromatolites
Stromatolite fossile en dôme sur le site de forage de la formation de Tumbiana,
photographiée par l'équipe. © Kevin Lepot

L'aragonite, précieux témoin

Leur travail a consisté à analyser des globules de matière organique à l'aide d'un ensemble de techniques associant microscopie électronique et spectroscopie. Ce cocktail a permis d'effectuer à la fois une analyse fine des composants chimiques et d'en situer la position dans la roche avec une remarquable précision d'environ dix nanomètres. L'équipe (Pascal Philippot, Kevin Lepot, Karim Benzerara et Gordon E. Brown Jr) a déniché des nanocristaux d'aragonite à l'intérieur de ces globules. Or, cette forme de carbonate de calcium est très instable. Aujourd'hui, elle est fabriquée par des bactéries mais dès qu'elle est exposée à l'eau après la mort du micro-organisme, l'aragonite se transforme en calcite.
Pour les auteurs, dont les résultats sont publiés dans le numéro de février de la revue Nature Geoscience, il n'y a plus de doute. La minéralisation de ces stromatolites de 2,7 milliards d'années a bien été réalisée par des micro-organismes, ce qui repousse d'autant la date prouvée des premières manifestations de la vie. On peut donc regarder d'un autre œil les plus anciens stromatolites, formées il y a 3,5 milliards d'années...

Par Jean-Luc Goudet, Futura-Sciences
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stromatolites_shark_bay
Des stromatolites (toujours vivants) dans les eaux peu profondes de Shark Bay en Australie.
Voici 3.5 à 3.8 milliards d'années, malgré leur taille microscopique, ce sont ces colonies bactériennes qui ont apporté tout l'oxygène contenu dans les océans et ensuite dans l'atmosphère. Nous leur devons la vie.

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24 juillet 2011

Milky Way

MilkyWay

24 juillet 2011

L'atome tout-puissant

(...) Les atomes, en bref, sont innombrables.
Ils sont aussi remarquablement durables, et cette longévité leur permet de se faufiler absolument partout. Chacun de vos atomes est probablement passé par plusieurs étoiles et a fait partie de millions d'organismes avant d'arriver jusqu'a vous. Nous sommes si chargés atomiquement et si vigoureusement recyclés à notre mort qu'un nombre significatif de nos atomes - jusqu'à un milliard pour chacun de nous, selon certains - a sans doute appartenu un jour à Shakespeare. Un autre milliard nous est venu respectivement de Bouddha, Gengis Khan et Beethoven, ou toute autre figure historique de votre choix. (Il faut, semble-t-il, des personnages assez éloignés dans I'Histoire, car les atomes mettent quelques décennies à se redistribuer ; si fort que vous le désiriez, vous n'êtes pas encore recyclé en Elvis Presley.)
Nous sommes donc tous des réincarnations, mais très brèves. A notre mort, nos atomes vont se désassembler et chercher ailleurs de nouveaux usages - faire partie d'un autre être humain ou d'une goutte de rosée. Car les atomes, eux, sont pratiquement étemels.

(...)

Nous avons encore bien du mal à penser que les atomes sont essentiellement de l'espace vide, et que la sensation de solidité que nous inspire le monde autour de nous est pure illusion. Quand deux objets se rencontrent dans le monde réel - on prend en général l'image des boules de billard -, ils ne se frappent pas vraiment. En fait, explique Timothy Ferris, "les champs négatifs des deux boulent se repoussent [...] sans leurs charges électriques, elles pourraient, comme des galaxies, se traverser sans dommage". Quand vous vous posez sur une chaise, vous n'êtes pas réellement assis, vous lévitez au dessus à la hauteur d'un angström (un cent-millionième de centimètre), vos électrons et les siens s'opposant formellement à toute tentative d'intimité plus rapprochée.

Bill Bryson "Une histoire de tout, ou presque..." (Petite bibliothèque Payot)

apissenlit

23 juillet 2011

Hydrogène

Les étoiles brillent parce qu' elles transforment d'immenses quantités d'hydrogène en hélium. Notre Soleil, à lui seul, consomme 600 millions de tonnes d'hydrogène par seconde, qu'il convertit en 596 millions de tonnes d'helium. Imaginez un peu : 600 millions de tonnes par seconde! Et même la nuit ! .
Mais où partent les quatre millions de tonnes de différence par seconde ? lls sont convertis en énergie, selon la célèbre formule d'Einstein : E = mc2. Un peu plus de mille cinq cent quatre-vingt-sept grammes par seconde partent vers la Terre où ils vont créer la lumière de I'aube, la chaleur d'un après-midi d'été ou Ie flamboiement du crépuscule.
La consommation effr
énée d'hydrogène par Ie Soleil nous fait tous vivre, mais I'importance de cet élément pour la vie telle que nous la connaissons commence plus près de chez nous. L'hydrogene s'allie en effet à l'oxygène pour former les nuages, les océans, les lacs et les rivières. Il se combine au carbone, à I'azote et à I'oxygène pour former la chair et Ie sang de tous les êtres vivants.
L'hydrogène est Ie plus léger de tous les gaz - plus léger même que I'hélium - et il coûte beaucoup moins cher, d'où son emploi malencontreux dans les premiers aéronefs comme Ie Hindenburg. Vous avez sans doute entendu parler de cette tragédie - bien que, dans les faits, les passagers soient morts des suites de leur chute et non brûlés par I'hydrogène, moins dangereux à transporter dans un véhicule que de l'essence.
L'hydrogène est I'élément Ie plus abondant, Ie plus léger et Ie plus apprécié des physiciens parce qu'avec un seul proton et un seul electron, leurs formules de mécanique quantique fonctionnent à merveille. Dès que l'on passe à l'hélium (avec deux protons et deux électrons), les physiciens abandonnent Ie terrain aux chimistes.

Theodore Gray "Atomes" (Editions Place des Victoires)

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9782809901580_atomes

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